Đorđe
Ćapin
Rapport
envers les monuments serbes à Konavli
Traduit du serbe par Marina Mirović
Cet ouvrage a été lu le 19 mai 1995
à Bijeljina lors de la “Conférence sur l’activité des musées, les
archives et la protection du patrimoine dans la République Srpska
et la République Srpska Krajina”, organisée par la Ligue Panslaviste
et les musées de la République Srpska et de la République Srpska
Krajina. Ses extraits sont publiés dans la revue “Pogledi” no 182,
Kragujevac 1995, pages 36-37.
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Ci-joint:
Tract trouvé dans l’église de Radovčići en 1992
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Cet ouvrage ne prétend pas à présenter en entier le nombre et l’état
des monuments culturels à Konavli, mais à rendre les preuves de
quelques exemples de leurs destruction et transformation. Konavli
ne sont pas une exception. On trouve des exemples pareils dans tous
les pays serbes, surtout ceux qui ont subi l’occupation Austro-Hongroise.
Découvrir de nombreuses falsifications,
depuis le Moyen Âge jusqu’а nos jours, cela devrait être
une des priorités de notre science. On essaie de briser l’unité
de l’espace éthnique et culturel serbe, entre autres, en manipulant
les monuments, soit en les présentant faussement, soit en les simplement
négligeant ou ne régistrant pas.
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Photo
1: Eglise Saint Démétrius à Picete |
L’ancienne paroisse slave, confinée à l’ est à la paroisse de Dračevica
(aujourd’hui la commune de Herceg-Novi), et à l’ouest à Zrnovica
(Župa Dubrovačka), d’après Constantin Porphyrogénète, (1) a été
peuplée par des Serbes. Konavli ont gardé leur caractère serbe et
orthodoxe jusqu’à la première moitié du XVe siècle, où il tombent
sous le règne de Raguse. Malgré l’activité agressive de l’église
catholique romaine des siècles durant, qui a réussi à convertir
au catholicisme la population de Konavli, les traces de leur origine
orthodoxe restent visibles aujourd’hui même.
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Photo
2: Dessus-de-porte de l’église Sainte Barbe à Mrcine
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Dans les sources, Konavli sont mentionnés comme une des paroisses
de Travunie ou comme une principauté à part. Cette région faisait
partie des états médiévaux serbes (Dioclée, la Serbie des Nemanjić,
plus tard la Bosnie), et suite à l’affaiblissement toujours plus
considérable du pouvoir central elle passait dans les mains des
différents seigneurs régionaux. En 1419, Raguse achète à Sandalj
Hranić la partie orientale de Konavli, Vitaljina incluse, et en
1426 le reste au duc Radoslav Pavlović. Raguse, étant d’une particulière
intolérance religieuse, se met subitement à convertir au catholicisme
les habitants de Konavli. Cette action fut menée relativement vite,
de telle manière que le dernier prêtre orthodoxe Božidar Taraković
est mentionné en 1466. (2) Une résistance active s’est manifestée
au début, celle passive dura plus longtemps. A cause d’une forte
opposition de la population, a échoué la tentative d’élever un monastère
franciscain dans le village Saint Georges (aujourd’hui Popovići)
le plus important centre orthodoxe. La tradition populaire remémore
l’assassinat de deux moines franciscains, et meme l’endroit où cela
est arrivé. (3) Le monastère est construit plus tard à Pridvorje.
(4) En trace du passé orthodoxe, de nombreux toponymes au préfixe
“grec” sont restés, ensuite Popovići, Popova glava, Popova njiva,
Kaluđer etc.
La République de Raguse s’est contentée de convertir formellement
la population à la religion catholique romaine, sans pour autant
toucher aux édifices sacraux déjà existants ou aux mœurs populaires.
(Les différences entre les religions orthodoxe et catholique romaine
au XVe siècle n’étaient pas aussi marquées qu’aujourd’hui, et pour
les deux confessions le même calendrier julien était valable.) En
1799-1800 les habitants de Konavli se rebellent contre la seigneurie
de Raguse, et dans la guerre des Russes, Monténégrins et Bocquais
contre les Français en 1806-1807 une partie des habitants de Konavli
adhère à l’armée alliée et brûle les fonds des Ragusains. C’est
à partir de la chute sous l’ empire Austro-Hongrois en 1815 que
commence l’ action systématique sur la dénationalisation, l’extirpation
d’anciennes coutumes populaires slaves et la destruction et transformation
des monuments serbes. Cette action dure jusqu’à la chute de l’Austro-Hongrie
en 1918, et continue avec une plus grande intensité pendant soi-disant
Etat Croate Indépendant et la communiste RS de Croatie dans l’ex-RSFY.
Jusqu’au début de l’occupation autrichienne, même beaucoup plus
tard, le nom croate était absolument inconnu à Konavli. Ce n’ est
qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, le moment où tous
les catholiques romains ont été déclarés Croates, que les habitants
de Konavli commencent à se prononcer Croates, sous la pression des
autorités et de l’Eglise.
Cependant, malgré les pressions, le plus grand nombre d’habitants
de Konavli gardent leurs anciennes coutumes populaires slaves (la
slava – fête familiale en l’honneur du patron de la famille, Noël
avec les bûches etc), remémore leurs origines (Monténégro et Herzégovine)
et “l’ancienne religion”. (5) Jusqu’à 1941 les nombreux se déclarent
formellement Serbes catholiques romains. L’ Eglise réussit à garder
les habitants sous son contrôle à l’aide de diverses méthodes, incluses
les pressions ouvertes et les menaces. (6)
La tradition dans Konavli note plus de trente localités où se trouvaient
des églises “grecques” ou “orthodoxes” et des cimetières “grec”.
La tradition note au moins quatre monastères orthodoxes. Pour certaines
églises est dit explicitement “qu’elles sont construites à l’époque
où à Konavli était le culte orthodox ”. (7)
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Photo
3: Eglise Saint Démétrius à Gabrili
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Les monuments culturels du Moyen Âge
méritent une attention spéciale et témoignent de la manière
la plus convaincante du caractère orthodoxe de Konavli. C’est surtout
eux (pas uniquement à Konavli, comme on verra plus tard) qui sont
soumis à des manipulations, des transformations et des destructions
sans précédent.
Le fait épatant est qu’après la Seconde guerre mondiale à Konavli
n’avaient pas été faites des fouilles archéologiques ou des reconnaissances,
ou si elles l’étaient, leurs résultats sont restés cachés au public
scientifique. Konavli sont un espace “ vide ” dans des
cartes archéologiques, surtout en ce qui concerne l’époque médiévale.
Il faut dire que la commune de Dubrovnik était le centre touristique
de la ex-RS de Croatie et une des communes les plus riches dans
cette république, aussi ce rapport envers le patrimoine culturel
(contrairement aux régions éthniques croates) ne peut-il pas être
justifié par le manque de moyens, et surtout pas par le manque de
spécialistes ou d’intérêt scientifique. Les autorités croates empêchaient
ces recherches uniquement pour des raisons politiques, vu que leurs
résultats pourraient nuire au “droit” croate sur les pays serbes
occupés et aux prétentions ouvertes sur les autres régions serbes
(Bouches de Kotor). Les monuments culturels n’ont pas été préservés,
par conséquent leur nombre sur place est inférieur à celui trouvé
dans la bibliographie, d’ailleurs pauvre et incomplète.
Plusieurs églises, orientées vers l’est, aux autels orthodoxes,
ont été détruites dans la seconde moitié du XIXe siècle, pendant
l’occupation austro-hongroise, pour construire sur leurs fondements
ou dans leur proximité immédiate de nouvelles églises, orientées
autrement et sans abside. (En 1885 on a détruit l’église de la Nativité
de la Sainte Vierge du XVe siècle au pied de Soko-grad, dans la
moitié du XIXe siècle l’église St Jean à Ljuta, et récemment l’église
avec le cimetière “grec” à Račevo Polje et on a construit celle
de St Roch etc.). S’il est possible de justifier de quelque manière
la destruction d’anciennes églises et leur “restauration” au XIXe
siècle par l’ignorance, le fait qu’on a poursuivi ainsi jusque dans
les années soixante - soixante-dix de ce (XXe) siècle (où les services
de l’enregistrement et de la préservation des monuments culturels
sont efficaces), fait penser à une destruction intentionnelle et
criminelle des monuments, pour dissimuler leurs caractéristiques
orthodoxes.
Deux églises – celle de Saint Martyr Démétrius à Picete et
celle de Sainte Martyre Barbe à Mrcine, dans les publications spécialisées
(8) sont mentionnées comme des temples à une nef, aux absides en
hémicycle, aux consécrations orthodoxes (9) et aux grandes nécropoles
de pierres tombales. Des églises qui ont existé jusqu’à la moitié
des années soixante du XXe siècle, n’existent plus dans cette forme.
L’Eglise Saint Démetrius à Picete (l’Eglise de Mitar) est aujourd’hui
un édifice de base rectangulaire, des dimensions 5,80 x 3,70 mètres,
sans abside (photo 1). Sur les côtés nord et est du bâtiment actuel
est visible un amas de matériaux de construction, qui forme paralèllement
au mur de l’est une base en demi-cercle (fondement de l’abside).
Aux allentours de l’église il n’y a aucune pierre tombale. Par derrière,
des orthodoxes avaient été enterrés jusqu’à la Première Guerre Mondiale.
(10) Tous les monuments funéraires sont détruits aujourd’hui.
L’Eglise Sainte Barbe (l’Eglise de Vara) à Mrcine, elle aussi,
n’a pas d’abside. Sur le dessus-de-porte, dans un champ carré creusé
à la superficie, sont gravées la croix et l’année 1889. Puisque
la superficie de ce champ carré est complètement blanche (photo
2), aux incisions fraîches et aux traces de ciseau, contrairement
aux superficies environnantes qui ont acquéri avec le temps une
patine grise, ce faux ne pourrait pas dépasser les années soixante-dix
de ce (XXe) siècle. On ne peut que supposer ce qui a été abîmé par
cette intervention. La nécropole des pierres tombales, appelée par
les habitants le cimetière de Kulin ban”, est sauvegardée.
L’église Sainte Barbe et ses allentours ont servi pour abriter les
positions des chars d’assaut de l’armée croate en 1992 et en 1993,
ce qui représente un abus de monuments parmi tant d’ autres.
L’Eglise Saint Georges à Cavtat, elle aussi, a été rebâtie à l’extérieur,
mais l’autel orthodoxe est encore visible à l’intérieur. Entre deux
guerres l’église était orthodoxe. Dans sa cour existe encore le
cimetière orthodoxe avec plusieurs tombes des émigrés russes.
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Photo
4: Inscription sur la tombe de la famille Zore au cimetière
de Cavtat
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L’Eglise Saint Démétrius à Gabrili (photo 3) (11) datant de l’époque
de l’état serbe à Dioclée (XIe siècle) est la plus ancienne église
préservée à Konavli. Elle est orientée vers l’est ; l’abside
est carrée à l’extérieur, et les murs externes décorés de lesènes.
Dans leurs apparences originales sont sauvegardées les églises Sainte
Anne à Lovorno (XIII-XIVe siècles) et plus ancienne (des deux qui
existent) l’église Saint Salut à Vitaljina, toutes les deux aux
autels orthodoxes, orientées vers l’est. L’eglise à Vitaljina est
desaffectée et sert comme dépôt.
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Un témoignage important du passé orthodoxe de Konavli représentent
les pierres tombales médiévales, monuments funéraires des XIV-XVe
siècles, qui caractérisent l’espace serbe dinarique de Lika au Lac
de Skadar, et au nord jusqu'au bassin de la Save. Depuis l’occupation
austro-hongroise de Bosnie-Herzégovine en 1878, ces pierres tombales
sont abusées dans les buts politiques, pour exclure les territoires
où elles se trouvent du corps national serbe. Sans preuves valables,
elles étaient attribuées aux “bogomiles”, historiquement et archéologiquement
insaisissables, et sont devenues la pierre de fondement dans la
formation de soi-disante nation “bosniaque” ou “musulmane”.
Ces thèses sont réfutées aujourd’hui par la majorité de chercheurs
impartiaux , ce qui réduit ce conte à la mesure raisonnable et l’approche
davantage à la vérité. Aujourd’hui on peut affirmer avec sûreté
que les pierres tombales, vu leur position à côté des églises orthodoxes
(vivantes, en ruines ou reprises postérieurement par des catholiques
romains), vu leur orientation est-ouest avec la tête du défunt à
l’ouest, incriptions et ornements, et le fait qu’elles sont répandues
uniquement à l’intérieur de l’espace éthnique serbe, appartiennent
aux croyants de l’Eglise orthodoxe de l’est. (12)
Les pierres tombales à Konavli se trouvent sur plus de vingt localités
et ne se distinguent pas des autres en Travunie. Leur style est
pareil à celui des régions limitrophes de la Herzégovine d’aujourd’hui,
de circonscription de Herceg-Novi et de la Župa Dubrovačka. Parmi
ces vingt localités, douze sont absolument inconnues, et on ne les
trouve pas dans les publications. Les pierres tombales existent
aujourd’hui à côté des églises St Jean et St Vid à Vodovađa, Mala
Gospa sous Soko, St Serges et Vakho et Ste Trinité à Pridvorje,
Ste Barbe à Mrcine, St Roch à Đurinići, St Salut à Vitaljina,
St Jean à Ljuta, St Elie à Strujić, St Michel à Mihanići, St
Démétrius à Gabrili, St Luc à Brotnice, St Georges à Cavtat, St
Luc à Komaji, Ste Anne à Poljice etc. Cette liste n’est pas complète,
et après une reconnaissance détaillée le nombre de localités serait
augmenté. La seule inscription sur une pierre tombale est trouvée
à Brotnice. (13) D’autres inscriptions cyrilliques dont on parle
dans les articles spécialisés (14) sont abîmées aujourd’hui. Uniquement
à Brotnice (Hauts Konavli, tout près de la frontière avec Herzégovine)
des pierres tombales se trouvent à leur location originale, orientées
est-ouest, tandis que sur d’autres localités elles avaient été déplacées,
intentionnellement cassées et utilisées comme matériau de construction.
Alors que dans des régions limitrophes du Monténégro et de la Herzégovine
d’aujourd’hui on rencontre quelques exemples sporadiques de leur
déplacement, à Konavli on peut parler d’une perturbation intentionnelle
et systématique de l’orientation primordiale. Sur la plupart de
cimetières, aujourd’hui le nombre de pierres tombales est inférieur
à celui qu’on trouve dans la bibliographie (par exemple Mala Gospa
au-dessous de Soko, Saint Salut à Vitaljina). Un grand nombre est
réutilisé pour de nouvelles tombes, des enceintes de cours d’églises,
des escaliers, des portes d’entrée etc.
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Photo
5: Inscription sur la tombe de Mato Vragolov au cimetière
de Cavtat
|
Sur des cimetières modernes on ne trouve presque pas
de pierres tombales qui datent d’avant 1900. Entre 1900 et la Première
guerre mondiale, et quelques années après, la plupart de cimetières
dans des villages ont été rénovés et leur apparence a été changée.
Nous avons remarqué que sur des inscriptions tombales en caractères
romains datant du début du XXe siècle, quelquefois on retrouve entremêlés
les caractères cyrilliques (cimetière à Jasenice etc.). Parmi les
plus anciennes inscriptions est celle du cimetière de Cavtat, appartenant
à la famille catholique Zore (Photo 4):
T O M B E
DE LA FAMILLE ZORE
DE
CAVTAT
ERIGEE EN 1889
Une autre inscription du cimetière de Cavtat, en caractères romains
elle aussi, sur la tombe de Mato Vragolov (1907) témoigne du sentiment
serbe de certains vieux habitants de Konavli, catholiques:
LE VI JOUR DE L’AVRIL DE L’AN MCMVII
DEMENAGEA DANS L’ETERNITE
EN SA JEUNESSE FLORISSANTE
MATO VRAGOLOV
DU FEU CAPITAINE STIJEPO
GRAND PROPRIETAIRE ET JURISTE
ORIGINAIRE ET HABITANT DE CAVTAT
SERBE DANS SON AME
CE FUT UN JEUNE DE L’AME NOBLE
DU COEUR HONNETE
TRES SAGE ET INSTRUIT
QUI AIMAIT LES GENS SIMPLES
AIDAIT LES PAUVRES DISCRETEMENT
AIME DE TOUTES LES GENS HONNETES
DETESTE DE PERSONNE
AINSI MERITA
QUE CHACUN PLEURE SA MORT
SANS EGARD A SES ORIGINES ET A SA LOI
QUE LA MEMOIRE ETERNELLE LUI SOIT
Les mots “SERBE DANS SON AME” sont abîmés exprès (Photo 5).
***
Les manipulations avec les monuments culturels ne sont pas une
spécificité de Konavli, bien que la situation y soit pire que dans
d’autres régions, ou la population orthodoxe, nombreuse et organisée,
avait résisté et en général avait réussi à sauvegarder ses monuments,
les églises surtout. Dans les Bouches de Kotor aussi on rencontre
des cas de destruction des monuments et des fausses attributions.
Sur les portes de la ville de Herceg-Novi (Tora) se trouvait une
inscription cyrillique qui est abîmée intentionnellement (15). Les
inscriptions cyrilliques du XVIIIe siècle sur des églises dans l’arrière-pays
de Herceg-Novi (Saint Salut à Mojdež, Sainte Barbe à Mokrine) qui
racontent la restauration de ces églises (c’est-à-dire leur genèse
du Moyen Âge, avant l’arrivée des Turcs), n’ont jamais été
enrégistrées ni publiées, et la plupart des églises n’ont pas été
proclamées monuments culturels. Les ruines du monastère Potplanina
à Mojdež, qu’on trouve dans les archives pendant tout le XVIIIe
siècle (16) ont été conservées en 1957 (17). Malgré l’existence
des restes architecturaux sur les lieux, qui ne sont pas archéologiquement
examinés, le monastère est effacé du Régistre des monuments protégés.
L’église des Saints Cosme et Damien à Ratisevina (Herceg-Novi),
édifice à une nef avec abside, orientée vers l’est, sur laquelle
sont visibles trois phases architecturales, dont la première appartient
aux XIV-XVe siècles, n’a jamais été enrégistrée comme monument culturel.
Elle n’a pas été rénovée après le séisme en 1979. A la place des
Saints Cosme et Damien dans les cadastres austro-hongrois est inscrite
église catholique “Toussaint” (parc. cad. 518 no 55). Cette donnée
était automatiquement transmise jusqu’à des nouvelles cartes topographiques
de l’Institut Militaire Géographique de l’AYP (1 : 50000 Kotor
1, 1967 et 1 : 25000 Cetinje 1-1, 1974). Le fait que la fête
catholique Toussaint (1er novembre selon le calendrier
grégorien) coïncidait avec la fête orthodoxe Saints Cosme et Damien
(1er novembre selon le calendrier julien) fait penser
à une imputation intentionnelle. Qu’ il s’agit d’une coutume, pas
d’ une coïncidence, prouve la chapelle des Toussaints à Dobrota
(Kotor), connue chez les habitants comme “Sainte Vrača”.(18) Or,
dans le cas de Ratisevina il s’agit de l’église qui était toujours
orthodoxe se trouvant dans un village où il n’y avait jamais d’habitants
catholiques.
L’église Notre Dame à Budva a été rebaptisée Santa Maria in Castello,
partiellement détruite en 1888, et ensuite transformée en dépôt
militaire.
L’église Saint Sava Consacré du XIIe siècle à Budva a été, elle
aussi, transformée en dépôt militaire pendant l’Austro-Hongrie.
A l’origine elle était consacrée à Saint Marc. Après 1550 elle fut
appropriée par les franciscains. L’inscription en latin avec l’an
1112, avec la consécration de l’église, qui se trouve scellée en
bas de l’orifice du sud pour la poutre pilier de l’iconostase, est
falsifiée. Les lettres au milieu de l’inscription sont incisées
plus en profondeur, ce qui prouve que celle-ci est creusée une fois
la pierre scellée. Une spolie qui date du début XIIe n’est pas logique
dans une église qui date vraiment du XIIe siècle. Le falsificateur
pensait évidemment que l’église était plus récente, et la consécration
à Saint Sava Consacré était inventée pour supprimer le culte de
Saint Sava Serbe, lequel est très répandu dans les allentours de
Budva.
La plus flagrante falsification de l’histoire, au XXe siècle, représentent
des plaques commémoratives à l’occasion du millénaire du couronnement
du roi croate Tomislav, en 1925. Un moment politique opportun (la
naissance du prince Tomislav Karađorđević en 1928), de même que
l’euphorie de l’unification et de yougoslavisme intégral, ont été
utilisés pour semer ces plaques sur le littotal serbe aussi, loin
des limites de la Croatie du roi Tomislav et plus de 250 km en ligne
aérienne de la frontière est éthnique croate.
Ci-joint:
Tract trouvé dans l’église de Radovčići en 1992
Parents,
veuillez lire cela! Le catéchisme a commencé
De nombreux parents
chrétiens n’ont pas encore compris le rôle du catéchisme dans
la vie de leurs enfants, donc nous nous adressons à eux, pour
qu’ils réfléchissent un peu.
1) Certains parents
pensent que le catéchisme est en égard au curé, et non en
égard à leurs enfants, et cette oppinion est complètement
fausse. Les enfants ont besoin du catéchisme pour aimer et
respecter davantage leurs parents, parce que le prêtre indique
aux enfants tout ce qui est bien et brave. Le catéchisme les
instruit d’être humains dans la société et montre les valeurs
étérnelles avec lequelles vivent les gens raisonnables, et
les dirige vers les droits chemins de la vie dans la société
et dans le monde. Parents ! Retenez une fois pour toutes:
l’aumônier a besoin d’enfants et les enfants ont besoin de
lui. Vous demanderez peut-être: et pourquoi alors il les fait
venir? Seulement pour faire d’eux, avec l’aide des parents
qui comprennent cela, les bons membres de la société. Si votre
enfant ne fréquente pas l’instruction religieuse, ce sera
un manque surtout pour lui-même, mais aussi pour ses parents
et pour tout ceux qu’il rencontrera dans la société. Les parents
qui n’envoient pas leurs enfants au catéchisme s’exposent
aux conséquences déplaisantes, et exposent leurs enfants aux
charges superflues dans les années ultérieures.
Parents – si vous
n’envoyez pas vos enfants au catéchisme, réfléchissez bien
quelle injustice vous faites envers le catéchiste-volontaire
qui s’occupe de vos enfants, sans salaire et récompense, et
ainsi vous n’ avez pas de respect pour son enthousiasme et
son amour envers vos enfants!!
2) La messe du
dimanche est souvent liée au catéchisme. On ne peut pas accepter
l’excuse que l’enfant ne peut pas venir dimanche à la messe,
parce qu’il a besoin de se reposer. (D’avoir regardé la télé ??)
Tandis que chaque matin il va à l’école à 8 heures, dimanche
il ne pourrait pas venir à la messe à 10 heures ou plus tard.
3) Le prêtre seul,
sans un appui généreux, sérieux et volontaire de la part des
parents ne peut presque rien faire. C’est seulement avec des
forces unies du catéchiste et des parents qu’on réussira peu
à peu à créer un jeune homme idéal et une fille modèle, qui
trouveront dans la société moderne leur place et qui sauront
dans les doutes brisant notre siècle choisir les valeurs éternelles
de la bonté, l’honnêteté, la générosité et la vérité.
4) Un parent insensé
dira : je ne veux pas l’envoyer au catéchisme !
Ce n’est pas pour lui que vous le faites, c’est pour vous,
souvenez-vous bien, parce qu’après le catéchisme l’enfant
rentre chez ses parents, et pas chez le curé. Ce n’est pas
le curé qui a besoin de l’enfant, ce sont les parents avec
lesquels il passera le reste de la journée et il executera
ce qui avait été dit pendant le catéchisme. Et il a entendu
le plus souvent l’aumônier disant: «Respecte ton père et ta
mère…» Un parent insensé sera la cause d’une amertume en surcroît
dans les années suivantes, au moment de la confirmation, de
la première communion ou du mariage. Surviendront alors des
conflits, des malentendus, on recherchera des papiers, on
fouillera les vieilles armoires de catéchisme, les Bibles,
sans mentionner que les parents deviendront le sujet de médisances,
de critiques et de réprobations. Ce sont les ennuis qui attendent
tout parent négligeant son devoir chrétien et qui ne pense
pas à une solide éducation de son enfant. Des maints seront
obligés à chercher, à 20 ans, des églises solitaires et des
heures nocturnes pour une confession ou une communion, chercher
des parrains et des témoins – et ce sera la vraie punition
pour les parents indignes de leurs devoirs, qui n’ont pas
répondu à l’appel de l’aumônier, quand leurs enfants avaient
12 ou 14 ans.
5) L’année scolaire
commence – le catéchisme aussi. Parents, étudiez bien cette
lettre et cela dont elle parle, parce qu’il s’agit de votre
bien, pour ne pas vous repentir plus tard et regretter votre
négligeance.
L’AUMONIER
ELEVE VOS ENFANTS POUR VOUS !!!
1974. |
Notes :
- Kovačevic Jovan : Histoire du Monténégro
I, Titograd, 1967, p. 291
- Vukmanović Jovan : Konavli, SANU – Académie
Serbe des Sciences et des Arts, éditions spéciales, vol. DXXVII,
Belgrade 1980, p.36
- Vukmanović J. : op.cit., p. 363
- Les toponymes “Dvor” et “Pridvorje” se relient
à la cour du prince de Raguse. Or, le toponyme proche “Kraljevo”
indique les origines qui sont plus anciennes, à l’époque de la
dynastie des Nemanjić
- Jusqu’aux années soixante-dix du XXe siècle l’Eglise
catholique n’avait pas réussi à supprimer la coutume de faire
la commémoration quarante jours après la mort. A la porte de l’église
Saint Salut à Vitaljina, dans les années soixante, on trouvait
des messages du type “Chez les catholiques, les commémorations
se font le troisième, le septième et le trentième jour après la
mort, ET PAS QUELQU’AUTRE JOUR !” et “Quand quelqu’un meurt,
allez tous à la sainte Messe, hommes et toutes femmes. Laissez
tomber les vieilles coutumes”.
- Tract de l’église de Radovčići (ci-joint)
- Vukmanović J., op.cit., p. 377
- Đurić Vojislav, Histoire du Monténégro II/2,
Titograd 1970, p. 442-443
- Consacrées aux saints orientaux, si l’on ne pense
pas aux consécrations écrites qui n’existent pas aujourd’hui
- Vukmanović J., op. cit., p. 424
- Pušić Ilija, Eglise Saint Tomas à Kuti, Zograf
17, Belgrade 1986, p. 75, illustr. 5
- Glušac Vaso, La vérité sur les bogomiles, Belgrade
1941/1945, réimpression Belgrade 1992
- Bešlagić Šefik, Les pierres tombales à Brotnjice,
Annales de l’Institut Historique de l’Académie Yougoslave des
Sciences et des Arts VIII-IX, Dubrovnik 1962, p. 68-69, illustr.
4
- Vukmanović J., op. cit., p. 424
- Popović Tomo, Herceg-Novi, Dubrovnik 1924, réimpression
Herceg-Novi 1982, p. 253
- Crnić-Pejović Marija, Une agglomération de la
commune de Herceg-Novi au XVIIIe siècle – Mojdež selon les
documents dans les Archives de Herceg-Novi, Boka 10, Herceg-Novi
1978, p. 69-76
- Décision de l’Institut pour la protection des
monuments culturels de la République, Cetinje 1144/57 dans les
archives du Musée Municipal à Herceg-Novi
- Tomić Antun, Les toponymes de Dobrota, Annales
du Musée Maritime à Kotor XXV, Kotor 1977, p. 140-141
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