Monica Papazu

Le Kosovo – frontière entre le christianisme et l'islam

 

Comme cela avait été annoncé depuis plusieurs semaines, le Kosovo a proclamé son indépendance dimanche 17 février. Brandissant à la fois le drapeau américain et le drapeau de Georges Kastrioti (dit Scanderbeg), aigle noir bicéphale sur fond rouge, ancien emblème byzantin, qui est le drapeau national de l'Albanie, les Albanais du Kosovo se sont déclarés maîtres de la partie la plus importante, spirituellement et culturellement, de l'Etat serbe. Les deux drapeaux parlent d'eux-mêmes : ce sont les Etats-Unis qui ont offert le Kosovo en cadeau aux Albanais ; les Albanais du Kosovo n'ont pas de drapeau à eux, leur drapeau, emprunté à l'Albanie, suggérant l'idée d'une diaspora, en même temps que celle de la Grande Albanie.

La date choisie est, elle aussi, significative, d'un point de vue tant pratique que symbolique. Le Conseil de sécurité de l'ONU ne se réunissant normalement pas le dimanche, on s'attendait à ce que la réaction de la Russie fût retardée. Déclarer l'indépendance du Kosovo le dimanche, Jour du Seigneur, Jour de la Résurrection, c'est marquer la victoire de l'islam sur le christianisme. C'est bien ce dont il s'agit. Le Kosovo, cœur de la Vieille Serbie, est devenu un Etat musulman. Les Serbes sont en train de perdre leur « région-testament », les lieux où le peuple serbe, par sa lutte contre les Ottomans, a témoigné de sa foi en Christ : profession de foi ou martyre (le mot grec « martyre » signifie justement témoignage) sur laquelle la nation serbe est bâtie. L'Eglise d'Orient perd l'un de ses centres spirituels les plus importants. Et l'Europa entière se voit retrancher d'une contrée qui était le symbole de son identité chrétienne.

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« Le sort du Kosovo est pareil à celui de l'Asie mineure, jadis pleine d'églises chrétiennes – tout n'est plus maintenant que ruines et cendres ; il est pareil aussi à celui de Constantinople, qui est maintenant une métropole musulmane, et pareil au sort de la Palestine, où florissaient jadis les communautés chrétiennes », dit le Père Sava du monastère de Decani [1] .

Ces mots, pleins de douleur, vont à l'essentiel. Le Kosovo chrétien (de son vrai nom « Kosovo et Metohija » ou « Kossovo-Métochie », selon l'ancienne orthographe française, en abrégé « Kosmet ») est voué à l'anéantissement. Le sort du Kosovo s'inscrit dans un processus de destruction des anciennes communautés chrétiennes, processus qui n'a pas seulement eu lieu par le passé, mais se poursuit encore de nos jours, surtout au Moyen-Orient : depuis l'invasion américaine, l'Eglise assyrienne en Irak a été presque anéantie [2] .

Le Père Sava vit au monastère de Decani au Kosovo. Le monastère de Decani (ancienne orthographe Detchani) (datant de 1327-1335), avec ses colonnes taillées dans le marbre et ses fresques extraordinaires, tient encore debout. Le monastère de Gracanica (Gratchanitsa) (datant de 1310-1320), fondation du roi Miloutine, est, lui aussi, encore intact. Mais pour combien de temps ? L'exploit des soldats suédois en mars 2004 se répétera-t-il ? Voilà une histoire que peu de personnes connaissent. Avez-vous entendu parler de la grande bataille de Caglavica et Gracanica ? Et pourtant cette bataille qui mérite une chanson de geste a bien eu lieu. Le 17 mars 2004, quand les foules albanaises se sont ruées sur les Serbes, très peu nombreux, qui n'avaient pas encore fui le Kosovo, ainsi que sur les églises et les monastères, les soldats suédois, qui assuraient la protection du monastère de Gracanica, ont fait preuve d'un courage extraordinaire. Sous la commande du lieutenant-colonel Hans Haakansson, qui a refusé d'obéir aux ordres de son supérieur, quelques 700 hommes, comprenant non seulement les soldats mais aussi les membres non-militaires de l'unité, boulangers, cuisiniers, charpentiers, se sont portés au-devant de plusieurs milliers d'Albanais munis de barres de fer, d'armes à feu et de matériaux incendiaires. Après un combat corps à corps qui a duré onze heures sans interruption, les Albanais se sont retirés [3]. Grâce à ses héros inconnus, venus de l'autre bout de l'Europe, le monastère de Gracanica existe encore. (Rappelons que la violence albanaise contre les Serbes, en mars 2004, a eu pour résultat 900 blessés, 19 morts, 30 églises incendiées, 4.500 personnes en fuite.)

Pour se faire une idée de ce que l'église de Gracanica représente – et, avec elle, les autres églises et monastères en danger de mort – il suffit de rappeler les mots de l'historien anglais Steven Runciman, grand connaisseur de la civilisation byzantine :

« Il serait tout à fait injuste de considérer l'héritage missionnaire que Byzance nous a laissé d'après l'état actuel des pays balkaniques », Runciman écrivait-il en 1933. « Car ces pays ne sont sortis que récemment d'une nuit de quatre siècles. Il vaudrait mieux les comparer avec l'Occident tels qu'ils avaient été avant la conquête turque au XIV e siècle – comparer la cathédrale de Salisbury avec la grande église serbe de Gratchanitsa. La première s'élevant gracieusement dans le ciel, la seconde dans toute la simplicité de sa conception, avec un dépouillement admirable dans l'équilibre des masses, en même temps qu'une décoration intérieure riche et sombre, constitue une œuvre produite par un peuple non moins spirituel, mais beaucoup plus raffiné et cultivé » [4] .

Des joyaux comme l'église de Gracanica portent, en effet, témoignage de l'esprit du peuple serbe. Plus de mille églises et monastères, monuments et ruines de monuments serbes parsèment encore le Kosovo-Metohija. Tout parle ici d'une histoire qui s'entête à ne pas disparaître : Prizren, première capitale (en 1019) de l'empire serbe médiéval ; Pec, siège (en 1233) de l'Archevêché de Serbie, et, à partir de 1346, siège du Patriarcat ; Novo Brdo, Dusanov Grad, forteresses médiévales de renom. Ces pierres, ces voûtes, ces fresques ont survécu – chose extraordinaire ! – à quatre, même cinq siècles de nuit ottomane. Il est peu probable qu'elles survivent à la nouvelle vague de violence islamique. Transformée en mosquée en 1756, l'église de la Mère de Dieu de Prizren (Bogoroditsa Liévichka) (fondation du roi Miloutine, datant de 1306-1307), survécut physiquement, et elle redevint église après la Grande Guerre. Mais la nuit islamique a failli l'engloutir de nouveau : elle a été incendiée en mars 2004, ainsi que 29 autres églises et monastères. Cet acharnement dévastateur contre les églises et les monastères du Kosovo et de la Métochie ainsi que contre les reliques des saints et les cimetières serbes actualise les souvenirs les plus douloureux des Serbes et des chrétiens des Balkans. Les reliques du saint le plus important des Serbes, honoré par toute l'Eglise d'Orient, saint Sava, fondateur de l'Eglise serbe autocéphale (1219), n'existent plus : la dépouille du saint a été brûlée en place publique à Belgrade, par Sinan Pasha, en 1594.

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Le bilan de l'administration onusienne au Kosovo est bien sombre : depuis l'été 1999, environ 150 églises et monastères ont été attaqués, brûlés, totalement ou partiellement endommagés ; depuis l'été 1999, les Serbes de la région ont été soumis à une épuration ethnique féroce de la part des Albanais. Ni la destruction de l'héritage chrétien ni l'épuration ethnique – épuration ethnique en temps de paix ! – n'ont provoqué l'indignation des politiciens occidentaux ou des médias. Indifférence envers les victimes – indifférence envers le christianisme même qui est le fondement spirituel de l'Europe.

On ne peut pas, dans ce cas, invoquer l'argument de la distance. Le Kosovo-Metohija ne se trouve pas à l'autre bout de la terre – mais il se trouve dans le trou noir des médias. Il aurait suffit que les journalistes ou les écrivains se rendissent sur le terrain. Mais à quelques exceptions près, ils ne l'ont pas fait. Dans une interview récente, publiée sous le titre « In Kosovo c'è solo odio » (Au Kosovo il n'y a que la haine), l'écrivain autrichien Peter Handke a raconté qu'il avait invité des journalistes et de jeunes écrivains à visiter les camps des réfugiés serbes et à décrire ce qu'ils ont vu [5] . Pas un n'a répondu à ses appels. Les Serbes, du Kosovo, de Croatie, de Bosnie-Herzégovine, restent les vraies victimes. Comprenez-moi bien : les musulmans de Bosnie, les Croates, les Albanais du Kosovo (de simples gens sur lesquels déferle l'histoire) ont, eux aussi, à différents moments de cette terrible guerre provoquée par le démantèlement de la Yougoslavie, été des victimes, mais ceux dont tout le monde s'occupe, ceux qui font la une des journaux, ceux que les grandes puissances (Etats-Unis, Europe occidentale) soutiennent cessent d'être des victimes. Les victimes sont ceux qui n'intéressent personne, les sans-visages que les photographes occidentaux évitent de photographier et dont les journalistes évitent de parler.

Malgré la désinformation occidentale massive et manifeste, malgré la propagande constante de démonisation des Serbes [6] , l'information existe, marginalisée, muette. Il y a des pages d'Internet (la page de l'Eglise serbe par exemple : www.kosovo.net , ou la page d'information sur la Serbie et les Balkans : www.serbianna.com , ou bien « Project Rastko », bibliothèque électronique de la culture serbe : www.rastko.org.yu ). Il y a des livres, des études, des témoignages. Il y a même les rapports des organisations humanitaires qui, dans le cas de la guerre en ex-Yougoslavie, la guerre de l'OTAN et la situation du Kosovo y compris, ont souvent fait du bon travail. Prenons à titre d'exemple le rapport sur 2007 que Human Rights Watch vient de publier. Que dit ce rapport sur la Serbie et le Kosovo ? Avec ses 208.000 personnes déplacées à l'intérieur du pays et ses 106.000 réfugiés, la Serbie est parmi les pays d'Europe qui accueillent le plus grand nombre de personnes déplacées. Les sans-visages et sans-voix, auxquels faisait référence Peter Handke, les voilà donc. Ce sont eux, les sans feu ni lieu. Quant au Kosovo, le rapport note : La situation des droits de l'homme est « sombre » (« bleak »). Les minorités sont « vulnérables », « marginalisées » et en danger. « En avril un bus transportant des Serbes a été attaqué avec des pierres à Rudnik, et la même chose s'est passée avec un train transportant des Serbes en août, à Lipjan. En mars une grenade de mortier a explosé près du monastère orthodoxe serbe de Visoki Decani. Six autres églises et monastères orthodoxes serbes ont subi de moindres incidents. Au total, près de 200 incidents intercommunautaires ont été enregistrés en 2007 […]. Les victimes ont été en premier lieu des Serbes du Kosovo, mais des Bosniaques, des Roms, des Croates et des Monténégrins ont aussi été atteints ». Le rapport continue en présentant le danger qu'encourent les réfugiés serbes qui reviennent au Kosovo et l'impunité dont jouissent les criminels [7] .

Le rapport a donc honnêtement enregistré quelques-uns des faits qui définissent la situation au Kosovo. Naturellement, il ne s'agit pas de conflits « intercommunautaires », le mot d' «intercommunautaire » supposant une réciprocité de la violence. La violence n'appartient ici qu'aux seuls Albanais, tandis que tous les autres, les Serbes surtout, sont des victimes de la violence.

Si nous invoquons ici « les droits de l'homme », c'est parce que le problème du Kosovo a été officiellement défini comme une question des droits de l'homme. Ce sont les abus contre les droits de l'homme qui, selon la thèse officielle, ont constitué la raison pour laquelle l'OTAN a fait la guerre à la Serbie en 1999. Ce sont les droits de l'homme que l'administration onusienne était censée apporter au Kosovo. Alors, soyons conséquents, mesurons la situation du Kosovo à l'aune des droits de l'homme. Si les droits de l'homme étaient tellement importants pour déclencher une guerre, alors pourquoi l'OTAN n'a-t-elle pas déclenché une nouvelle guerre pour mettre fin à l'épuration ethnique et culturelle dont sont victimes les Serbes du Kosovo ? C'est qu'il ne s'est jamais agi de droits de l'homme au Kosovo. Mais de tout autre chose.

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Pour comprendre ce qui se passe au Kosovo et ce que représente la création de ce nouvel Etat en Europe, il est nécessaire de regarder de plus près cette petite contrée de 10.887 km 2 qui s'appelle le Kosovo-Métochie. C'est son vrai nom, comme nous l'avons déjà dit, et les noms, avec leur étymologie, ne sont jamais sans importance.

L'homme qui s'établit et vit dans une certaine région de la terre, baptise cette terre, il donne des noms aux plaines, aux montagnes, aux cours d'eau. Il fait bâtir des villes, des villages, des forteresses et leur donne un nom. Eh bien, il n'y a rien au Kosovo qui ne soit d'origine serbe. Les Albanais ont beau changer la voyelle finale et appeler le Kosovo « Kosova », le fait reste qu'ils n'ont pas de mot dans leur langue pour nommer la région dont ils se sont emparés. Le nom dont les Albanais se servent vient du mot serbe « kos » qui signifie « merle », auquel est ajouté le suffixe « -ovo », qui est, lui aussi, serbe. C'est un suffixe qui marque l'appartenance : Le Kosovo veut dire « le pays des merles ». Les Albanais ont beau écrire Deçan au lieu de Decani, Dragash au lieu de Dragas, Gjakova au lieu de Djakovica, Novoberda au lieu de Novo Brdo, Peja au lieu de Pec – tous ces toponymes sont et restent des noms serbes. Drenica (en albanais Drenicë) veut dire « petit cornouiller » en serbe, mais ne signifie rien en albanais ; Suva Reka (en albanais Suhareka) veut dire « fleuve asséché » en serbe, mais n'a aucune signification en albanais ; Novo Brdo signifie « nouvelle montagne » en serbe, et ainsi de suite. La seule chose que les Albanais puissent faire, et c'est ce qu'ils ont déjà fait, c'est d'effacer certains noms, quand ceux-ci s'avèrent trop gênants. Le plus embarrassant des noms géographiques du Kosovo est, sans doute, celui de Metohija. La Métochie est la partie occidentale de la région, et le nom, qui vient du grec, signifie « domaine ou terres de l'Eglise ». Le nom de Métochie a été rayé lors de la Constitution yougoslave de 1974, qui octroya au Kosovo une large autonomie, équivalant à la formation d'un Etat dans l'Etat.

La langue et la présence des églises et des monastères, voilà ce qui définit l'identité de la région.

La tragédie du Kosovo remonte, comme on le sait, à la célèbre bataille de Kosovo Polje : la bataille du Champ de Merles (1389). C'est à partir de là que tout va changer. Les Albanais, qui étaient chrétiens à l'origine, embrasseront, dans leur majorité, la religion des musulmans conquérants. Les Serbes ne le feront pas. Ils seront des « dhimmis », mais des « dhimmis » qui ne se résigneront jamais à la soumission. L'une des grandes révoltes serbes eut lieu à la fin du XVII e siècle. Pour échapper aux exactions des Ottomans, une bonne partie des Serbes du Kosovo-Métochie, avec leur évêque en tête, fuirent la région (c'est ce qu'on appelle « le Grand Exode » de 1690). Ce fut le moment où l'afflux albanais commença pour de bon.

Pour donner une image de ce qu'a été la situation des Serbes du Kosovo-Métochie durant des siècles, population soumise à une double oppression (celle de l'Empire ottoman, et celle des Albanais qui, jouissant d'une grande autonomie à l'intérieur de l'empire, étaient les vrais maîtres de la région), nous donnerons un seul exemple, somme toute, assez récent : le témoignage du journaliste français Georges Gaulis, qui visita « la Vieille Serbie » (c'est-à-dire la région centrale du royaume serbe médiéval, située dans le sud de la Serbie) en 1902.

« Autour de Prizren, cette Vieille Serbie est, avec l'Arménie, le pays le plus malheureux du monde », écrit Gaulis. « Les Albanais, tombés de leurs montagnes sur la plaine, ont reçu du pouvoir impérial licence de vivre sur le paysan serbe et de le détruire. […] Autour de Prizren, la loi albanaise règne toute puissante. Les chrétiens doivent se couper les cheveux en signe d'esclavage ; ils ne peuvent entrer à cheval dans une ville ni, s'ils rencontrent un musulman dans la campagne, rester en selle devant lui. [C'est la condition de « dhimmitude », telle qu'elle a été définie par le « Pacte d'Umar », supposé avoir été établi en 717, condition qui se reproduit exactement dans tous les empires islamiques.] Partout les murs de leurs cimetières ont été abattus : les chrétiens ne sont même pas assurés d'une retraite close après leur vie si tourmentée ».

« En Vieille Serbie, dans ces dix dernières années, le nombre des chrétiens a diminué dans des proportions énormes. Soixante-dix milles d'entre eux ont passé sur le territoire du royaume de Serbie. Combien sont morts assassinés ou ont été convertis à l'Islam ? »

« Assassinats, enlèvements, raids meurtriers, voilà la chronique quotidienne de la Vieille Serbie. L'autorité turque y prête les mains. […] A Mitrovitsa, deux frères, officiers de police l'un et l'autre, pénètrent dans une maison où l'on célèbre une noce chrétienne ; ils tuent à coup de revolver le plus d'hommes possible et violent les femmes : histoire de rire. Telle est la chronique d'un seul jour : je n'ai fait que traverser cette Vieille Serbie. Il y a tout un système dans cette tuerie albanaise : les Turcs veulent purger cette plaine de sa population chrétienne » [8].

Cela se passait au commencement du XX e siècle. Mais voilà que cela n'a fait que se répéter durant la Seconde Guerre mondiale, et de nouveau à partir de 1999. Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, le Kosovo-Métochie fut, grâce à l'Italie, enlevé à la Serbie et intégré dans une Grande Albanie qui comprenait aussi des régions de la Macédoine, du Monténégro et de la Serbie. Le diplomate italien Carlo Umiltà fut terrifié par le spectacle de la cruauté albanaise : « Les Albanais sont décidés à exterminer les Slaves. […] Tout a été brûlé à ras de terre. […] Des corps d'hommes et de femmes décapités jonchent le sol » [9]. En 1999, Georges Neyrac, officier de presse de l'armée française, en mission au Kosovo, sera, lui aussi, terrifié par le spectacle des cadavres serbes décapités – les têtes, raconte-t-il, ont parfois été retrouvées plantées sur des piquets [10]. (La décapitation, qui a été également pratiquée par les musulmans de Bosnie au cours de leur guerre contre les Serbes, est une méthode d'exécution caractéristique de la pratique du jihad , établie par le prophète Mahomet [11].)

La période titiste (1945-1980) n'a pas été, elle non plus, dépourvue de violence contre les Serbes du Kosovo. Le processus de nettoyage ethnique a été ininterrompu (suivant la loi de mars 1945, les Serbes et les Monténégrins qui avaient fui le Kosovo pendant la guerre n'ont pas eu la permission de retourner dans leurs foyers), il s'est accéléré d'une décennie à l'autre et surtout depuis 1974. Voilà quelques exemples :

Dans son rapport du 12 mai 1959, l'évêque Pavle de Prizren (qui est patriarche de Serbie depuis 1990) écrivait :

« Au cours de l'année 1958 deux événements extrêmement pénibles se sont déroulés. D'abord on a enlevé au monastère de Devic une fillette serbe de 12 ans, qui y avait été élevée depuis l'âge de deux ans, pour lui faire épouser de force […] un Albanais […]. Un autre malheur sévit également, dont les conséquences peuvent être catastrophiques pour nous dans cette région. Il s'agit de l'exode ininterrompu de notre population ».

Dans son rapport du 27 avril 1961, l'évêque notait :

« [A]près ma visite à Kamenica et à la chapelle inachevée du village de Koretin, pendant la nuit, toutes les vitres de cette chapelle ont été brisées. Il y a deux ans […] quelqu'un a mis le feu à la porte de la cathédrale de Prizren. En cette année, dans le cimetière de Prizren toutes les figures en porcelaine des monuments funéraires orthodoxes ont été brisées ».

Dans son rapport du 1 er avril 1966, l'évêque écrivait encore : « L'exode de notre peuple […] se poursuit. […] Il est certainement provoqué par […] la violence de la part des Albanais. L'été dernier […] j'ai eu la conversation suivante avec une femme serbe [des environs de Prizren] […] : "[N]ous ne pouvons pas rester ici. […] Pendant la nuit les Albanais conduisent leur bétail sur nos terres ensemencées et nous menacent ouvertement : « Allez-vous-en, ici ce n'est pas la Serbie ! »" […] [Q]uant plus tard je me suis trouvé à l'autre bout de l'éparchie, près de Kosovska Mitrovica, on m'a fait part, mot pour mot, des mêmes malheurs. On voit donc qu'il s'agit d'une persécution planifiée» [12].

Les attaques qu'ont subies les églises et les monastères serbes du Kosovo dans les années quatre-vingt s'inscrivent dans la même logique : Samodreza (1981), Donje Nerodimlje (1982), Stimlje (1983), Dolac (1984), Djakovica (1985), Kosovska Kamenica (1985), Perkovac, Boljetin, Kosovska Kamenica (1986), Sokolica (1986), etc. ; le monastère de Devic fut incendié à trois reprises au cours de l'été de 1983.

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Quand nous connaissons ces faits ainsi que l'histoire du séparatisme albanais, qui s'est par exemple ouvertement manifesté en 1981 (foule déchaînée criant : « De Prizren jusqu'à Raska, nous allons tuer tous les poux serbes » [13] ), et qui a atteint, après la guerre de l'OTAN, d'autres régions de l'ex-Yougoslavie (la guérilla albanaise a continué, en 2000-2001, la guerre, « espérant le rattachement du sud de la Serbie et de la Macédoine occidentale au Kosovo » [14] ), la période Milosevic apparaît sous un jour différent de l'image véhiculée par la plupart des médias occidentaux. Cette période a été une tentative, à la fois tardive et malheureuse, de s'opposer au mouvement de sécession albanais et de mettre fin à l'épuration ethnique des Serbes, épuration qui recommencera après 1999. C'est sous l'égide de l'ONU que le nettoyage ethnique a été mené à bien, et le processus historique qui commença en 1389 a été mené à son terme. Le Kosovo-Métochie, avec ses églises et ses monastères, est maintenant voué à devenir une terre musulmane.

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Etrange politique américaine qui, d'une part, déclare combattre « le terrorisme international » et qui n'hésite pas, d'autre part, de soutenir la cause de l'islam et même de donner son appui à des mouvements ayant des relations avérées avec le réseau mafioso-terroriste ! Etrange politique d'une Amérique qui s'arroge un rôle justicier à l'échelle planétaire mais ne se gêne pas de montrer sa bienveillance envers des personnes comme Ramush Haradinaj (Premier ministre du Kosovo de 2004 à 2005, inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie), Agim Ceku (Premier ministre du Kosovo de 2006 à 2008, responsable, entre autres, du massacre, en septembre 1993, de quelques 200 habitants serbes de la Poche de Medak, en Croatie, ainsi que des massacres, d'une bien plus grande ampleur, des Serbes de Krajina, lors de l'opération croate « Tempête » en août 1995 [15] ) ou Hashim Thaci (actuel Premier ministre, impliqué dans d'innombrables actions terroristes, meurtres, enlèvements, liés non seulement à la lutte contre les Serbes et à la lutte contre des rivaux politiques albanais, mais aussi au crime organisé [16] ).

Ce qui se passait au Kosovo au commencement des années 1990 n'était, au fond, un secret pour personne. Depuis mai 1993, l'UCK (Armée de Libération du Kosovo) avait fait sentir sa présence par des attentats contre des policiers serbes (deux morts, cinq blessés dans la région de Drenica, pour commencer), suivis de meurtres des Serbes, des Monténégrins et des Albanais soupçonnés de « collaboration » avec les autorités serbes. Jusqu'en 1998, la plupart du monde, les Etats-Unis y compris, qualifiait l'UCK d'organisation terroriste. L'envoyé spécial des Etats-Unis dans les Balkans, Robert Gelbard, déclarait en février 1998 : « L'UCK est, sans le moindre doute, un groupe terroriste » [17]. Le financement de l'UCK par le trafic de drogues était, lui aussi, bien connu à l'époque [18] , comme sont connus aujourd'hui les liens que les anciens membres de l'UCK, qui sont les hommes au pouvoir au Kosovo, continuent d'entretenir avec les réseaux de trafic de drogue, d'armes et de prostitution [19].

Bien qu'elle ne fût pas, à l'origine, un mouvement islamique, mais plutôt marxiste-léniniste, l'UCK se redéfinira, avec le temps, dans une perspective islamique et entrera dans l'orbite de l'islamisme international. Vers 1997, les oulémas du Kosovo avaient commencé à justifier l'action de l'UCK comme expression du jihad [20]. Des moujahedins étrangers, des vétérans des guerres d'Afghanistan et de Bosnie, vinrent renforcer les rangs de l'UCK, des liens se nouèrent avec le réseau d'Oussama bin Laden (réseau présent en Albanie depuis 1994), et la Bosnie musulmane facilita des livraisons d'armes. L'UCK reçut l'aide économique et logistique des pays islamiques puissants, tels l'Iran et l'Arabie Saoudite, ainsi que le soutien militaire des Etats-Unis et de la Grande Bretagne [21].

Comme l'écrit Christopher Deliso dans son livre récent, The Coming Balkan Caliphate , « la CIA et les services secrets britanniques ont pris en main, par l'entremise de la société militaire privée Military Professional Resources Incorporated (MPRI), aussi bien que de firmes similaires britanniques, de la MI6 britannique et de son service d'élite, Special Air Service (SAS), l'entraînement clandestin des guerriers de l'UCK en Albanie. Au commencement de 1999, la SAS disposait de camps secrets d'entraînement près de Tirana et sur les lignes du front dans les montagnes du nord de l'Albanie » [22].

Rappelons que la société MPRI, qui fournit un service de mercenariat, avait aussi été impliquée dans le nettoyage ethnique de 200.000 Serbes de Krajina, lors de l'opération croate « Tempête », en août 1995 [23]. Les massacres contre la population civile qui n'avait pu fuir la région (en particulier des personnes âgées ou malades) continuèrent, selon le rapport détaillé de Human Rights Watch , jusqu'au printemps de 1996 [24].

La contribution effective des Etats-Unis à l'escalade du conflit au Kosovo n'est pas pour surprendre. C'était le même scénario qu'en Bosnie, où les Etats-Unis avaient soutenu le président Alija Izetbegovic qui avait l'intention, bien que les musulmans de la région fussent minoritaires (44 %), de fonder un Etat islamique. « Il n'y a pas de paix ni de coexistence entre la religion islamique et les institutions sociales et politiques non islamiques […]. L'islam exclut clairement le droit et la possibilité de la mise en œuvre d'une idéologie étrangère à son territoire », écrivait Izetbegovic dans sa Déclaration islamique [25].

L'aide militaire étrangère (livraison d'armes, entraînement) et l'appui politique accordés à l'UCK ne sont pas restés sans résultat. En avril-août 1998, l'UCK réussit à s'emparer de 40 à 50 % du territoire du Kosovo, ce qui provoqua une contre-offensive puissante des Serbes, qui avaient non seulement le droit mais aussi le devoir de défendre l'intégrité territoriale de leur Etat. La guerre du Kosovo aurait pu s'arrêter là. En septembre 1998, la Serbie (ou la Yougoslavie) était prête à conclure la paix, en accordant un certain degré d'autonomie au Kosovo, et en octobre de la même année, en accord avec la résolution 1199 du Conseil de sécurité de l'ONU et avec la décision de l'OSCE, environ 10.000 policiers serbes se retirèrent de la région. « L'UCK profit[a] du retrait des forces serbes pour revenir [en novembre-décembre 1998] sur ses positions qu'elle avait perdues au cours de l'été » [26]. Le reste est connu. Pour empêcher la Serbie de gagner la guerre contre le mouvement sécessionniste albanais, les Etats-Unis mirent en scène la farce des pourparlers de Rambouillet (la Serbie fut sommée non seulement de se retirer du Kosovo mais aussi d'accepter que tout son territoire fût occupé par l'OTAN), et le 24 mars 1999 commencèrent, sans l'accord du Conseil de sécurité de l'ONU, les bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie.

Pendant la guerre, les Etats-Unis ont justifié a posteriori leurs frappes aériennes en invoquant un nombre fantastique de personnes qui auraient été victimes des actions serbes au Kosovo : 500.000 morts, selon le « State Department », 100.000, selon William Cohen, secrétaire à la défense. Le TPIY, quant à lui, a, après la guerre, avancé le chiffre plus modeste de 11.000. Le décompte final n'a jamais été fait mais, selon les données existantes aujourd'hui (rapports des missions médico-légales, rapports de l'administration onusienne au Kosovo), il paraît que le nombre des victimes (toutes nationalités confondues, et comprenant aussi les combattants) se situe au voisinage de 5.000, et que le nombre des Serbes tués, calculé comme pourcentage de la population serbe au Kosovo, a été de beaucoup supérieur à celui des Albanais [27]. (Pour mettre les choses en perspective, rappelons que le conflit kurde en Turquie a, selon les chiffres officiels, fait plus de 37.000 morts depuis 1984 [28], et que le nombre de victimes civiles, depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003, se situe entre 90.000 et un million [29].)

La question qui se pose est bien évidemment : Pourquoi les Etats-Unis ont-ils joué la carte islamique en Yougoslavie ? Essayons d'y répondre. Il y avait, d'une part, une inertie politique, et, d'autre part, l'idée, apparemment opposée, d'un Nouvel Ordre Mondial. C'était, en effet, la reprise de la politique des Etats-Unis en Afghanistan, lors de la guerre contre l'Union soviétique, politique qui déboucha, comme on le sait maintenant, sur la naissance de l'Al-Qaïda et du mouvement taliban. Par leurs agissements en ex-Yougoslavie (surtout en Bosnie et au Kosovo), les Etats-Unis ont, d'une certaine façon, continué la guerre froide. Il s'agissait d'entraver les intérêts russes, puisque les liens traditionnels entre la Serbie et la Russie avaient toutes chances de se maintenir (ce qui se confirme d'ailleurs dans la situation présente). Il s'agissait d'empêcher l'existence d'une Serbie qui, en cas échéant, résisterait à la politique américaine – puisque les Serbes représentent le peuple le plus nombreux et le mieux défini de l'ex-Yougoslavie, ils auraient, tout naturellement, eu une fonction dominante dans la région.

Les Etats-Unis ont été caractérisés – et ils le sont encore – par une attitude profondément ambiguë envers l'islam. D'une part, une rhétorique visant « les terroristes » (« Global War on Terrorism »), qu'on se garde pourtant de qualifier d' « islamiques », rhétorique liée aussi à des guerres qui très souvent n'ont rien à voir avec la menace islamique réelle (guerre en Irak par exemple). D'autre part, l'alliance avec des pays musulmans de premier rang (la Turquie par exemple) et qui jouent un rôle majeur dans le terrorisme islamique (l'Arabie Saoudite). L'attitude américaine envers les musulmans de Bosnie et du Kosovo s'explique en grande mesure par l'intention des Etats-Unis de renforcer l' « amitié » avec les pays musulmans alliés, pays qui en outre, ce qui n'est pas un détail insignifiant, sont riches en pétrole.

A ceci s'ajoute le fait que le Kosovo a, en lui-même, une importance stratégique non négligeable. Le Kosovo est une zone importante pour la route du pétrole : il s'agit du pipeline de la compagnie américaine AMBO, « Albania, Macedonia, Bulgaria Oil Company », qui assure la liaison entre Burgas en Bulgarie et le port de Vlore en Albanie [30]. Le Kosovo vient en même temps d'être englobé dans le réseau de bases militaires des Etats-Unis. En s'appropriant, en 1999, quelques 400 hectares de terrain agricole près de la frontière avec la Macédoine, les Etats-Unis ont fait construire au Kosovo, donc sur un territoire qui appartient en droit à la Serbie, le Camp Bondsteel qui, à l'époque, représentait la plus grande base militaire américaine depuis la guerre du Viêt Nam.

*

Voilà donc quelques-unes des raisons, cyniques, mesquines et myopes, qui ont mené à la création de l'Etat fantoche du Kosovo, Etat que le Washington Times qualifiait avec raison, dans son éditorial du 19 février, de « petit Etat jihadiste » [31].

La sécession du Kosovo, que les Etats-Unis ont imposée au monde entier, soulève de graves questions :

1) Nous sommes témoins du démembrement d'un Etat national souverain qui se voit amputer non seulement d'un territoire mais de sa province historique la plus importante. Le démembrement de la Serbie met en cause les principes du droit international, fondé sur le respect des Etats souverains et l'inviolabilité des frontières. Si la loi n'existe plus, alors « tout est permis », et l'on retourne à cet état de barbarie appelé « la loi du plus fort ».

2) La sécession du Kosovo représente la victoire du principe démographique sur le principe historique. Une minorité en croissance démographique, établie sur le territoire d'un pays étranger, a fini par chasser la population autochtone et se rendre maître du territoire. La situation du Kosovo serbe n'est pas unique. Beaucoup de pays européens (pour nous borner à la seule Europe) abritent des minorités. Ces minorités sont, soit des minorités historiques (minorités d'origine hongroise, slave, arménienne, grecque, tartare en Roumanie, par exemple), soit des minorités récentes (l'immigration musulmane en Occident). Sous cet angle, le destin du Kosovo-Metohija est un avertissement pour l'Europe. La tragédie du Kosovo peut se répéter partout – et elle s'esquisse déjà. La conquête du territoire est en cours – en France, en Angleterre, en Suède, au Danemark, les minorités musulmanes sont déjà en train d'occuper des quartiers entiers dans les grandes villes, quartiers ou banlieues que la population autochtone, devenue, elle, minoritaire, finit par abandonner.

3) Le troisième point a justement trait au conflit des civilisations. Le Kosovo-Metohija n'est pas une province quelconque, mais le rempart chrétien dans les Balkans, la frontière entre le christianisme et l'islam.

On oublie souvent qu'il y a moins de cent ans que l'Empire ottoman a été démantelé. L'empire a disparu, certes, mais ses conséquences ne se sont pas évanouies pour autant. Le conflit qui oppose les Albanais aux Serbes est en premier lieu un conflit religieux. C'est un conflit entre ceux qui ont renié leur foi et se sont convertis à l'islam vainqueur [32] et ceux qui sont restés fidèles à la foi chrétienne – de là l'acharnement albanais contre les églises et les monastères du Kosovo. Après la chute de l'Empire ottoman, l'islam avait perdu son souffle. Les musulmans étaient devenus une minorité dans un pays chrétien (le royaume de Yougoslavie) où ils étaient censés s'intégrer. Cette situation, caractéristique de la période « post-ottomane », commença déjà à se modifier pendant la Seconde Guerre mondiale (alliance des musulmans de Bosnie et du Kosovo avec le nazisme) et surtout après. La Constitution yougoslave de 1974 affirmait pour la première fois l'existence d'un « peuple » musulman en tant qu'ethnie « constitutive » de la Yougoslavie. La Yougoslavie était constituée de : Serbes, Croates, Slovènes, Macédoniens, Monténégrins et « Musulmans » de Bosnie. Voilà donc l'islam interprété (illogiquement) comme équivalant au principe ethnique. Les musulmans cessaient ainsi d'être considérés comme une minorité religieuse. Après la chute du communisme et lors du démantèlement de la Yougoslavie, l'islam est revenu en force, tant en Bosnie qu'au Kosovo, ce qui a marqué la fin de la période « post-ottomane » d'éclipse de l'islam [33]. Nous revenons, au fond, aux temps ottomans, naturellement pas sous la forme d'un empire proprement dit, mais sous la forme d'un nouveau souffle guerrier de l'islam. Deux Etats musulmans ont déjà été créés : la Bosnie (Etat musulman qui occupe un tiers du territoire de la Bosnie-Herzégovine) et le Kosovo. C'est le résultat de la politique de l'Occident, politique ignorante des réalités historiques et immorale envers la Serbie, et qui peut s'avérer suicidaire.

  1. Cité par: Tim Judah, Kosovo : War and Revenge , New Haven and London , Yale University Press, Yale Nota Bene, 2002, p. 288.
  2. « Church Bombings in Iraq since 2004 », Assyrian International News Agency (AINA), 9 janvier 2008.
  3. Maciej Zaremba, « Koloni Kosovo: Mandom, mod och landstingstosser » (« Prowess, Courage and Plastic Socks »), Dagens Nyheter , Stockholm, 15 juin 2007.
  4. Steven Runciman, Byzantine Civilisation , London, Methuen, 1933, 1961, p. 285.
  5. Interview réalisée par Tommaso Di Francesco, Il Manifesto , 16 janvier 2008 : www.yugofile.co.uk/Handke_on_KiM.htm.
  6. Sur la désinformation occidentale, voir par exemple: Vladimir Volkoff, Petite histoire de la désinformation : Du cheval de Troie à Internet , Editions du Rocher, 1999, pp. 217-243 ; Le général Pierre M. Gallois, Le sang du pétrole. Bosnie. Essai de géopolitique , L'Age d'Homme, 1996, pp. 159-182.
  7. Human Rights Watch, World Report 2008 : Events 2007 , pp. 423-427 et sq .
  8. Georges Gaulis, La ruine d'un empire , Paris, 1913, cité par Comnène Betchirovitch, Le Kossovo dans l'âme , L'Age d'Homme, 2001, pp. 79-81.
  9. Cité par Judah, Kosovo , p. 27.
  10. Georges Neyrac, Les larmes du Kosovo , préface par le général Philippe Morillon, Cerf, 2001, p. 18. Voir aussi le témoignage des employés de l'ONU : Iain King, Whit Mason, Peace at any Price : How the World Failed Kosovo , London, Hurst & Co., 2006, pp. 49-53.
  11. Andrew G. Bostom, ”The Sacred Muslim practice of Beheading”, FrontPageMagazine.com , 13 mai 2004.
  12. Radovan Samardzic, Dusan T. Batakovic, et al ., Le Kosovo-Metohija dans l'histoire serbe , L'Age d'Homme, 1990, pp. 330-332.
  13. Archimandrite Athanase Jevtitch, Dossier Kosovo , L'Age d'Homme, 1991, p. 42.
  14. Il s'agit de deux mouvements, liés à l'UCK, l'UCPMB (Armée de libération de Presevo-Medvedja-Bujanovac) dans le sud-ouest de la Serbie , et l'UCKM (Armée de libération nationale de Macédoine) dans le nord-ouest de la Macédoine  : Christophe Chiclet, « L'UCK cherche une revanche en Macédoine », Le Monde diplomatique , avril 2001, p. 22.
  15. Voir par exemple le témoignage des soldats canadiens : Scott Taylor, ”Ceku must face justice”, Esprit de corps , 27 mars 2006.
  16. Vojin Joksimovich, The Revenge of the Prophet : How Clinton and Predecessors Empowered Radical Islam , Boston , MA , Regina Orthodox Press, 2006, pp. 221-224.
  17. AFP , 23 février 1998.
  18. The Washington Times , 3 mai 1999.
  19. «  Europe 's new jihadist statelet ? », The Washington Times , 19 février 2008.
  20. Nathalie Clayer, « Islam et identité nationale dans l'espace albanais (Albanie, Macédoine, Kosovo) 1989-1998 », in Archives des Sciences Sociales des Religions , no. 115, juillet-septembre 2001, pp. 161-182.
  21. Vojin Joksimovich, The Revenge of the Prophet , pp. 193-240.
  22. Christopher Deliso, The Coming Balkan Caliphate : The Threat of Radical Islam to Europe and the West , Westport , CT , Praeger Security International, 2007, p. 42.
  23. Lenora Foerstel, « Jugoslavia, Camp Bondsteel and the Caspian Sea », Global Research ( www.globalresearch.ca ), 30 janvier 2008.
  24. Human Rights Watch, « Croatia: Impunity for Abuses Committed during “Operation Storm” and the Denial of the Rights of Refugees to Return to the Krajina », août 1996, vol. 8, no. 13 (D), pp. 2-26.
  25. Cité par : Gallois, Le sang du pétrole , pp. 88-89.
  26. Valérie Peclow, Georges Berghezan et Bernard Adam, Bilan de la guerre du Kosovo , Rapport du GRIP (Groupe de Recherche et d'Information sur paix et la sécurité), no. 3, 2000, Bruxelles, pp. 8-9.
  27. Voir, entre autres, « Eight Years of Imprecision : Estimating the Kosovo War's Death Toll », Defence & Foreign Affairs , Special Analysis, 24 août 2007, pp. 3-6.
  28. AFP , 25 février 2008.
  29. Iraq Body Count ( www.iraqbodycount.org ); Gilbert Burnham, Shannon Doocy, Les Roberts et al. , « Mortality after the 2003 Invasion of Iraq », The Lancet , 11 octobre 2006; Gilbert Burnham, Shannon Doocy et al , « The Human Cost of the War in Iraq : A Mortality Study 2002-2006 », John Hopkins University (Baltimore), Al Mustansiriya University (Baghdad), Massachusetts Institute of Technology (2006).
  30. Michel Collon, Monopoly – L'OTAN à la conquête du monde , éd. EPO, Bruxelles, 2000, pp. 98-99 ; Michel Chossudovsky, « The Criminalization of the State : “Independent Kosovo”, a Territory under US-NATO Military Rule », Global Research , 4 février 2008.
  31. «  Europe 's new jihadist statelet ? », The Washington Times , 19 février 2008.
  32. Il existe une minorité albanaise chrétienne. Elle est assez large en Albanie (un tiers de la population) mais très mince au Kosovo (3 %). La minorité catholique au Kosovo est marquée par une attitude peureuse de « dhimmitude » .
  33. Cf. Xavier Bougarel, « The Role of Balkan Muslims in building a European Islam », European Policy Center (EPC) Issue Paper no. 43, 23 novembre 2005.

 

Texte publié dans la revue « Nucleus », mars 2008, Bruges, Belgique .

Monica Papazu, originaire de Roumanie, auteur de Kosovo – frontlinjen mellem kristendom og islam (Le Kosovo – frontière entre le christianisme et l'islam), Forskningsforlaget Rafael, 2007. Monica Papazu vit au Danemark, où elle enseigne la littérature comparée et la théologie orthodoxe.

На Растку објављено: 2008-03-27
Датум последње измене: 2008-03-27 15:18:10
 

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