- Introduction
à la langue
- La
langue dans le pays où elle est parlée
- Données
générales sur la communauté linguistique
- Description
géographique, démographique et linguistique
- Histoire
générale de la région et de la langue
- Statut
juridique et politique officielle
- Présence
et usage de la langue par domaines
- Enseignement
- Autorités
judiciaires
- Autorités
et services publics
- Masse
média et technologies de l'information
- Production
et industries culturelles
- Le
monde des affaires
- Usage
familial et social de la langue
- Echanges
transfrontaliers
- Conclusion
1. Introduction à la
langue
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2. La langue dans le pays
où elle est parlée
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2.1. Données générales sur la Communauté
linguistique
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2.2. Description géographique, démographique et
linguistique
La langue sorabe est parlée dans les régions de Haute-Lusace et
de Basse-Lusace des Länder de Saxe et de Brandebourg. Les principales aires
d'utilisation de la langue se situent à l'est de la ville de Kamenz, dans la
région de Bautzen, d'Hoyerswerda, de Weißwasser, de Spremberg et de Cottbus.
Comme la République fédérale d'Allemagne est un État fédéral, les deux Länder
ont un rôle prépondérant dans la préservation de la langue et de la culture
sorabes. Toutefois, cette situation n'existe que depuis l'unification de
l'Allemagne en 1990. Auparavant, le Parti socialiste unifié (SDE) de la
République démocratique allemande était seul compétent pour ces matières.
Le sorabe, également appelé wende dans le langage courant, se
subdivise en deux langues littéraires, le haut-sorabe et le bas-sorabe. Il
appartient à la famille des langues indo-européennes, au groupe des langues
slaves et au sous-groupe des langues slaves occidentales. En raison de
l'environnement germanophone, de nombreux germanismes se sont introduits dans le
vocabulaire et la syntaxe du sorabe. Les principaux dialectes sont ceux de
Bautzen, de Kamenz et de Cottbus. L'alphabet et l'écriture reposent sur l'emploi
de caractères latins complétés de signes diacritiques. Le bas-sorabe et
haut-sorabe possèdent tous deux un alphabet propre.
Selon le dernier recensement, en 1981, la région de langue
sorabe compte quelque 489 000 habitants. Néanmoins, les transferts de
population qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale ont entraîné une immigration
massive en provenance de régions linguistiques non sorabes. De 1971 à 1981, la
population s'est accrue de 54 000 personnes, attirées par l'implantation de
nouvelles industries sur le territoire. L'ex-RDA s'y était surtout consacrée au
développement de la production de lignite et d'énergie. L'augmentation de la
population germanophone a entraîné un recul relatif des sorabophones (d'environ
30 % à 10 %), ce qui a conduit à une réduction de l'emploi de la
langue sorabe dans la vie industrielle et à une baisse de prestige dans les
relations extérieures au cercle familial. Selon le correspondant pour ce groupe
linguistique, on a enregistré en 1990/91 une légère baisse de la population due
au déclin économique, aux faibles perspectives d'emploi et à la réduction des
postes disponibles dans l'agriculture à la suite de l'unification de
l'Allemagne. Selon le recensement de 1981, 10,7 % de la population vivait
dans des zones rurales, 17,2 % dans des régions semi-urbaines, 40,2 %
dans des villes de taille réduite ou moyenne et 31,9 % dans des grandes
villes. La population active se répartissait comme suit dans les divers secteurs
économiques : 39,4 % dans l'industrie, 18,3 % dans l'agriculture
et la sylviculture, 9,3 % dans le domaine culturel et social, 9,1 %
dans la construction, 7,3 % dans le commerce, 5,6 % dans les
transports, la poste et les télécommunications, 1,6 % dans les services et
1,6 % dans d'autres branches du secteur de production.
Selon des enquêtes ponctuelles réalisées en 1987 dans neuf
villages de la région de langue sorabe et sur la base des extrapolations qui
s'en dégagent, environ 15 000 des 489 000 Sorabes utiliseraient
quotidiennement la langue de leur communauté. Au cours des 20 à 30 dernières
années, le nombre des locuteurs a diminué de 15 000 à 20 000
personnes.
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2.3. Histoire générale de la région et de la langue
Jusqu'au Xe siècle, le sorabe était parlé entre le Bóbr et le
Kwisa à l'est, la Saale à l'ouest, les monts Métallifères et les monts de Lusace
au sud et les environs de Francfort-sur-l'Oder, de Köpenick et de Jüterborg au
nord. Le repli de la langue sur le territoire actuel a commencé au Xe siècle
avec la perte de l'indépendance politique des anciennes tribus sorabes, suivie
de la création de peuplements agricoles par les Francs, les Thuringiens et les
Saxons, du développement de villes allemandes et de l'expansion du commerce et
des transports. Dès le XIIIe siècle, la pratique de la langue sorabe a fait
l'objet de certaines interdictions. C'est avec la Réforme, au XVIe siècle, que
sont apparus les premiers textes écrits en sorabe, notamment des fragments de la
liturgie (1543) provenant de Zossen et la traduction du Nouveau Testament (1548)
par M. Jakubica de Laubnitz. La poursuite du démembrement du territoire de
langue sorabe au cours des siècles suivants a nécessité la création d'une langue
écrite à partir des différents dialectes. Au milieu du XIXe siècle, le
haut-sorabe qui s'était développé à partir du dialecte parlé dans les environs
de Bautzen est devenu la norme obligatoire dans la région sorabophone de la
Haute-Lusace et le bas-sorabe issu du dialecte de Cottbus, la langue véhiculaire
de la Basse-Lusace.
En ce qui concerne l'évolution récente, on constate que jusque
1945, la langue sorabe a subi des pressions variables, mais constantes allant
dans le sens d'une assimilation et d'une germanisation, ce qui s'explique par
les structures sociales et économiques de la région ainsi que par l'idéologie
dominante en Allemagne. Après 1945, la minorité sorabe s'est vu accorder des
droits formels pour le maintien et la promotion de la langue, mais leur portée a
été réduite du fait des progrès de l'industrialisation et de la tutelle
idéologique.
L'organisation nationale officielle Domowina s'attelle depuis
peu à promouvoir la langue et la culture sorabes et à les ancrer dans la
conscience de la population, alors que de 1947 à 1989, ce sont surtout des buts
idéologiques peu spécifiques qui ont prévalu.
Jusque 1989, les organisations non officielles voulaient
surtout attirer des participants pour les cours de langue sorabe et développer
la culture du groupe linguistique. Depuis l'unification de l'Allemagne en 1990,
de nouveaux buts sont apparus, notamment la garantie de bases légales pour la
protection des Sorabes dans l'Allemagne réunie et la présence plus marquée de la
langue sorabe.
Depuis une dizaine d'années, la promotion de cette langue se
manifeste surtout par la multiplication des écrits et des émissions en sorabe
dans les médias, par le maintien d'une politique en faveur des nationalités
(même après l'effondrement de la République démocratique allemande) et par la
garantie du droit d'apprendre la langue sorabe par le biais de mesures adéquates
dans l'enseignement.
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2.4. Statut juridique et politique officielle
Les droits des Sorabes sont inscrits dans la Loi fondamentale
de la République fédérale d'Allemagne, dans le traité d'unification ainsi que
dans les constitutions des Länder de Saxe et de Brandebourg. Comme la culture
relève expressément de la compétence des Länder, il convient de faire clairement
la distinction entre la situation de la Saxe et celle du Brandebourg.
En Saxe, le groupe linguistique sorabe jouit d'un droit
constitutionnel à la préservation et au développement de la langue ; dans
le Land de Brandebourg, il dispose en outre du droit à l'intégration de celle-ci
dans la signalisation publique.
Les constitutions des deux Länder et la Loi fondamentale
garantissent le bilinguisme dans la région de langue sorabe. Le sorabe possède
par conséquent le statut officiel de langue administrative et est reconnu comme
matière d'enseignement dans les écoles primaires et secondaires.
Pour les raisons évoquées plus haut, il n'existe pas de
politique bien définie du gouvernement central vis-à-vis des minorités
culturelles. La constitution des deux Länder prévoit bien des droits
linguistiques, mais des lois plus précises et des décrets d'application dans ce
domaine font actuellement défaut.
Voici un relevé des dispositions légales en vigueur dans le
Land de Saxe:
- Loi provisoire du 21 janvier 1993 sur les procédures devant les tribunaux
administratifs (Sächsisches Gesetz- und Verordnungsblatt n° 5/1993), qui
garantit l'emploi du sorabe dans les rapports avec les autorités.
- Arrêté municipal pour l'État libre de Saxe (Sächsisches Gesetz- und
Verordnungsblatt n° 18/1993), qui définit les responsabilités des
communes à l'égard de la promotion de la langue et de la culture sorabes.
- Loi scolaire pour l'État libre de Saxe et règlement correspondant sur la
base du traité d'unification.
- Directive du Regierungspräsidium, du début des années 1990, qui réglemente
la signalisation dans les deux langues.
Mis à part le premier texte, des dispositions analogues
existent dans le Land de Brandebourg.
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3. Présence et usage du
sorabe par domaine
3.1. Enseignement
En raison de la compétence exclusive des Länder en matière
culturelle, les ministères de la Culture de Saxe et du Brandebourg sont
responsables de la politique officielle et de la législation dans le domaine de
l'enseignement, sauf dans de rares cas où s'exerce le pouvoir central. La
présence de la langue sorabe dans l'enseignement est régie par la loi scolaire
pour l'État libre de Saxe du 3 juillet 1991 et par la première loi sur la
réforme de l'enseignement du Land de Brandebourg du 28 mai 1991. Ces deux lois
prévoient pour les écoles sorabes du territoire des dispositions identiques
couvrant les domaines suivants : définition de la langue sorabe comme
langue maternelle, deuxième langue et langue étrangère, concours pour la
promotion de la langue sorabe, écoles sorabes, langue allemande dans les écoles
sorabes, langue sorabe dans les écoles sorabes et enseignement de la langue
sorabe dans d'autres écoles.
Les autres dispositions applicables au secteur de
l'enseignement sont:
Land de Brandebourg: Prescriptions administratives
du 22 juin 1992 concernant le travail dans les écoles sorabes et les autres
établissements scolaires de la région germano-sorabe (VV Sorbisch)
État libre de Saxe: Règlement du ministère d'État
saxon de l'Éducation du 22 juin 1992 concernant le travail dans les écoles
sorabes et les autres établissements scolaires de la région germano-sorabe
Les écoles sorabes de l'État libre de Saxe sont implantées dans
les districts de Bautzen, de Kamenz, d'Hoyerswerda, de Weißwasser et de Niesky.
Dans les écoles allemandes (écoles B) du territoire bilingue, les élèves peuvent
apprendre la langue sorabe ou perfectionner leur connaissance de celle-ci dans
le cadre d'un cours spécifique. La région compte 56 écoles B. Les écoles sorabes
(écoles A) dispensent un cours de sorabe et enseignent quelques autres matières
dans cette langue. Il existe six 6 écoles A, dont deux seulement possèdent des
classes A et quatre des classes A et B, ainsi qu'un collège (premier cycle de
l'enseignement secondaire) et deux lycées (second cycle de l'enseignement
secondaire) à Cottbus et à Bautzen. Les six écoles A et les deux lycées
sorabophones accueillent environ 1 400 écoliers. Quelque 4 000 élèves
des écoles B suivent un cours facultatif de sorabe. En règle générale, les
matières suivantes sont enseignées en sorabe dans les écoles A :
mathématiques dans les classes 1-4, géographie régionale dans les classes 2-4,
travaux manuels jusqu'en 6e, jardinage jusqu'en 4e, anglais dans les classes
5-10, russe dans les classes 5-10, histoire dans les classes 6-10, biologie dans
les classes 5-6, géographie dans les classes 5-8, musique dans les classes 1-10
et sport dans les classes 1-10.
La zone linguistique sorabe compte trois institutions qui
peuvent être considérées comme des organes de tutelle pour l'enseignement du
sorabe : le ministère de l'Éducation, la Sächsische Akademie für
Lehrerfortbildung (SALF &endash; Académie saxonne pour la formation
continue des enseignants) à Dresde et le Serbske _ulske towarstwo (Association
des écoles sorabes). Serbska _ula, revue mensuelle destinée aux professeurs de
sorabe, assume une fonction de contrôle analogue.
Au delà des frontières de la zone linguistique traditionnelle,
la langue sorabe est également enseignée à l'université de Leipzig (cours de
base O5 et N5 pour les débutants et pour les plus avancés) et aux universités de
Sarrebruck et de Hambourg. Les universités de Prague et de Lvov, notamment,
dispensent aussi quelques cours dans cette langue, mais sans programme
d'enseignement précis.
À l'intérieur duterritoire, les deux écoles de langue pour
adultes de Milkel en Haute-Lusace et de Dissenchen en Basse-Lusace ont été
fermées fin 1993. Actuellement, les seuls cours proposés sont organisés selon le
principe de l'université populaire. S'ils initient les étudiants à la langue et
à la culture sorabes, ils ne mettent plus l'accent sur l'acquisition de la
langue (par exemple, le projet d'école verte Schule im Grünen).
Outre les 22 écoles maternelles sorabophones, il existe des
écoles maternelles bilingues où le sorabe est une langue d'enseignement
facultative. Dans ces dernières, les enfants acquièrent les rudiments de
l'histoire et de la culture sorabes. Les écoles maternelles sorabes sont appelés
Serbska pestowarnja.
Le sorabe est la principale langue d'enseignement dans les
écoles A tandis qu'il constitue une langue facultative dans les écoles B. Les
écoles sorabes, qui portent le nom de Serbska _ula, disposent d'un éventail
suffisant d'outils pédagogiques en langue sorabe. Dans les écoles B, le sorabe
est reconnu officiellement comme cours de langue étrangère depuis 1993.
Tout comme dans l'enseignement primaire, le sorabe est la
langue principale des écoles A du niveau secondaire alors que seules quelques
écoles B l'enseignent à titre facultatif. Dans le secondaire également, le
matériel pédagogique en sorabe se révèle suffisant.
Le sorabe est par ailleurs la langue principale de la Serbska
fachowa _ula (Institut supérieur de sociopédagogie) de Bautzen. À part cela, le
sorabe n'est reconnu comme langue facultative que dans quelques établissements
de l'enseignement technique et professionnel.
À l'université de Leipzig, l'institut de linguistique sorabe de
la Faculté de philologie dispense des cours en sorabe à 15 étudiants qui
sont inscrits en maîtrise ou se destinent au professorat. Les cours sont
dispensés à l'aide d'outils pédagogiques en langue sorabe (manuels, littérature
spécialisée présentée de façon méthodique, matériel audiovisuel).
Le sorabe est également utilisé dans les programmes de
formation pratique des enseignants et il est enseigné comme langue moderne dans
certains sections de l'université et dans des établissements dits de la seconde
chance.
Le sorabe est aussi une des matières d'enseignement proposées
dans le cadre de la formation des adultes, mais nous ne possédons pas de données
précises pour l'instant en raison des changements survenus après l'unification
de l'Allemagne.
La Sächsische Akademie für Lehrerfortbildung de Dresde propose
régulièrement des cours de perfectionnement et des séminaires destinés aux
professeurs de sorabe. Outre les efforts déployés par le gouvernement du Land
pour encourager ce type de mesures, le Sorbischer Schulverein e.V. (Association
des écoles sorabes) défend les intérêts des professeurs de sorabe à Bautzen et à
Cottbus.
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3.2. Autorités judiciaires
L'utilisation de la langue sorabe dans les tribunaux de la
région bilingue est définie par le traité d'unification, la constitution des
Länder de Saxe et de Brandebourg et le premier décret d'application de la loi du
23 mars 1948 sur les droits de la population sorabe. Les dispositions du traité
d'unification figurent dans la section Autres mesures d'adaptation:
"Droits des Sorabes.
Le droit des Sorabes de parler le sorabe devant les
tribunaux des zones d'implantation traditionnelles de la population sorabe
n'est pas affecté par l'article 184."
Malgré cet ancrage légal de la langue sorabe à l'échelon
national et régional, la langue n'est pratiquement pas utilisée devant les
tribunaux, car tous les Sorabes sont bilingues et parlent généralement allemand
dans leurs rapports avec les administrations et les services publics.
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3.3. Autorités et services publics
Au niveau fédéral, la langue est utilisée dans les relations
avec les Sorabes qui occupent une fonction dans des instances centrales telles
que le Bundestag. Dans les Länder, il est employé dans les contacts avec des
personnes et institutions sorabes ou responsables des affaires sorabes (par
exemple, les délégués des Länder aux questions sorabes). Le libre usage de la
langue sorabe dans les administrations régionales est garanti par l'article 3 de
la loi provisoire du 21 janvier 1993 sur les procédures devant les tribunaux
administratifs et par l'article 15 de l'arrêté municipal pour l'État libre de
Saxe du 21 avril 1993.
Le sorabe n'est pas utilisé au sein des administrations
centrales de l'État. Au niveau régional et local, son emploi dépend dans une
large mesure de la proportion de sorabophones dans les administrations
concernées. Ainsi, il est tout à fait possible que le sorabe soit parlé lors de
réunions publiques ou employé dans des communications officielles.
Malheureusement, il n'existe pas d'étude précise à ce sujet.
En raison de la structure fédérale de l'État, le gouvernement
allemand ne se préoccupe guère d'adopter des mesures destinées à promouvoir
l'usage du sorabe dans les administrations. Malgré la reconnaissance légale de
la langue sorabe, cette politique est aussi celle des pouvoirs régionaux et
locaux, qui se fondent sur l'argument du bilinguisme allemand-sorabe. Néanmoins,
au niveau des Länder, la connaissance du sorabe est prise en considération lors
du recrutement et du recyclage d'employés et de fonctionnaires des services
publics. Cette règle s'applique principalement aux fonctionnaires et
collaborateurs d'établissements, d'entreprises de services publics et
d'institutions sorabes.
Les factures de téléphone, les panneaux indiquant les
organismes publics, etc. sont généralement rédigés en allemand. Il arrive aussi
que des mentions en sorabe figurent à côté des inscriptions en allemand dans les
zones rurales, mais moins pour l'offre de services que pour le recours à
ceux-ci.
Les noms de lieu traditionnels sont rarement utilisés en sorabe
par les autorités. De même, la transposition en sorabe de patronymes et de
prénoms allemands n'est généralement pas autorisée. Dans l'usage non officiel,
néanmoins, certains noms allemands sont traduits à l'intérieur du territoire
bilingue (par exemple, le nom allemand Schneider devient Krawc en sorabe).
L'utilisation de la langue sorabe sur les panneaux indicateurs
officiels et les panneaux de signalisation routière est du ressort des
administrations locales. C'est ainsi que le Regierungspräsidium de Dresde a
décrété le 2 octobre 1991, en vertu de l'article 35 du traité d'unification, que
le texte des panneaux de signalisation routière du territoire germano-sorabe des
districts de Bautzen, d'Hoyerswerda, de Kamenz, de Niesky et de Weißwasser
devait obligatoirement être rédigé dans les deux langues. Des dispositions
similaires ont été adoptées pour le Land de Brandebourg dans le décret du
ministère de l'Urbanisme, du Logement et des Transports du 21 mai 1992.
Cependant, l'emploi de la langue sorabe sur les enseignes de magasin, etc. a
diminué durant ces trois dernières années, surtout dans les villes.
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3.4. Mass médias et technologies de l'information
L'article 35 du traité d'unification autorise l'usage de la
langue sorabe dans les médias. Cet usage fait l'objet d'un soutien officiel des
Länder (articles 25 et 26 de la constitution du Land de Brandebourg et article 6
de la constitution de l'État libre de Saxe).
Presse quotidienne
Le quotidien Serbske Nowiny est entièrement rédigé en
haut-sorabe. L'hebdomadaire Nowy Casnik est quant à lui publié pour moitié en
allemand et pour moitié en bas-sorabe. Ces journaux atteignent ensemble un
tirage de 8 000 exemplaires. Le nombre d'abonnés ne cesse de diminuer
depuis 1989.
Périodiques
La revue Letopis, publiée par le Sorbisches Institut (Institut
sorabe), paraît deux fois par an. La plupart de ses articles sont écrits en
sorabe et portent sur la langue, l'histoire et la culture sorabes. Les revues
Rozhlad (revue de culture et d'art sorabes), Serbska _ula (revue pédagogique),
Ptomjo (revue en haut-sorabe pour enfants), Ptomje (revue en bas-sorabe pour
enfants), Pomhaj Bóh (revue des Sorabes protestants de Haute-Lusace) et Katolski
Posot (revue des Sorabes catholiques de Haute-Lusace) paraissent tous les mois
et sont entièrement rédigées en sorabe. Les revues sont soutenues financièrement
par les deux Länder en vertu de la législation que nous avons indiquée. Selon
des sources officieuses, le nombre d'abonnés a diminué à partir de 1989, mais il
s'est stabilisé depuis 1992.
Radio
Le studio de Bautzen (Serbski rozhlós), qui émet à partir de
l'antenne de Dresde du Mitteldeutscher Rundfunk, diffuse des émissions en
haut-sorabe du lundi au vendredi entre 5 h et 8 h, le samedi entre
6 h et 9 h et le dimanche entre 11 h et 12 h 30. Ses
émissions sont captées par quelque 30 000 auditeurs. La radio sorabe
dispose d'un bureau de rédaction local à la Haus der Sorben (Maison des Sorabes)
de Bautzen. L'Ostdeutscher Rundfunk Brandenburg diffuse pour sa part des
émissions en bas-sorabe du lundi au vendredi entre 12 h et
13 h 30 et le dimanche de 12 h 30 à 14 h.
Le temps d'antenne et le nombre d'auditeurs ont augmenté au
cours des dix dernières années. Le financement est assuré par les Länder.
Télévision
Un samedi par mois, de 13 h à 13 h 30,
l'Ostdeutscher Rundfunk Brandenburg (ORB) diffuse le magazine Luzyca (sorabe de
Lusace) en bas-sorabe dans le cadre de ses émissions régionales. Des
négociations sont en cours actuellement avec le Mitteldeutscher Rundfunk pour la
présentation de programmes en haut-sorabe.
La compréhension et la diffusion des articles et émissions en
sorabe est limitée en raison de la subdivision de la langue en haut-sorabe et
bas-sorabe, ce que montre d'ailleurs un paysage médiatique partagé en deux.
Logiciel et matériel informatiques
La langue sorabe peut être écrite grâce aux claviers ordinaires
des ordinateurs personnels, à l'exclusion des signes diacritiques accompagnant
les lettres e, o, c, c dz, t, z, s et r, que nous ne pouvons naturellement
pas reproduire ici. Des jeux de caractères propres pour les signes diacritiques
ont été mis au point à l'intention des institutions sorabes. Il est possible de
les obtenir en sélectionnant des combinaisons de touches particulières sur le
clavier. Le logiciel utilisé doit toutefois permettre de générer graphiquement
ces jeux de caractères, ce qui sera bientôt acquis grâce au progiciel destiné à
l'Europe orientale. Néanmoins, il n'existe pas de logiciel en langue sorabe et
il ne faut pas en attendre dans un proche avenir.
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3.5. Production et industries culturelles
L'année 1991 a vu la publication de 51 manuels scolaires et de
55 oeuvres littéraires. En 1992, le nombre de publications se chiffrait à 40
manuels scolaires et à 56 oeuvres littéraires, dont les deux tiers étaient
rédigés en sorabe ou sous une forme bilingue et le dernier tiers en allemand,
mais avec un contenu axé sur les Sorabes. Voici un aperçu plus précis des
oeuvres publiées en 1992 : 11 livres pour enfants avec un tirage oscillant
entre 400 et 1 000 exemplaires, 3 recueils de poèmes (tirage :
env. 500), 3 nouvelles (tirage : env. 750), 1 best-seller international
(tirage : 600), 1 roman (tirage : env. 750) et 1 encyclopédie
(tirage : env. 500). Les ouvrages scientifiques ou de vulgarisation
scientifique tels que les dictionnaires ou les publications sur l'histoire, le
folklore et la linguistique paraissent généralement en allemand ou dans les deux
langues. Il existe également des calendriers, des cartes, des maquettes, des
livres de chansons, etc. en sorabe.
Les groupes de musique populaire et de variétés suivants
présentent des compositions en langue sorabe : le Sorbisches
Nationalensemble (Ensemble national sorabe), qui s'illustre dans le chant et la
danse, ainsi que les chorales Delany, Meja, Lipa, Budy_in, Sprjwejan, etc. Dans
le domaine des variétés et du rock, les groupes qui chantent en sorabe sont
notamment Mercin Weclich, Uta Bresan et Ingrid Raack. Pour le reste, la langue
sorabe est surtout utilisée par les chorales paroissiales telles que la chorale
d'enfants bas-sorabe de Cottbus. Parmi ces groupes, Sprjwejan et Mercin ont
enregistré trois disques au cours des cinq dernières années.
La compagnie professionnelle Nemsko-Serbske ludowe dziwadto
Budy_in (Théâtre populaire germano-sorabe de Bautzen) propose chaque saison
trois spectacles en haut-sorabe et un spectacle en bas-sorabe ainsi qu'un
spectacle en haut-sorabe pour enfants et adolescents. Des troupes d'amateurs
comme le Sorbische Laienspielgruppe Crostwitz (Troupe d'amateurs sorabe de
Crostwitz), le Sorbisches Amateurtheater Rosenthal-Zerna (Théâtre amateur sorabe
de Rosenthal-Zerna), le Sorbische Theatergruppe Schönau-Cunnewitz (Troupe de
théâtre sorabe de Schönau-Cunnewitz), la troupe de cabarettistes Lózy hólcy,
etc. travaillent en langue sorabe. Toutes ces troupes bénéficient d'une aide
financière en vertu des dispositions culturelles de la constitution des
Länder.
Si la langue sorabe n'est pas présente dans le cinéma public,
des films sorabes en VHS sont réalisés à Bautzen par les Sorabia-Film-Studios et
diffusés dans des établissements privés. Les trois films suivants ont vu le jour
en 1992 : Doma w Serbach/Heimat zu zweit en allemand et en sorabe,
Skre/Wille und Wehr dans ces deux langues et Barokowy rezbar M .W. Jakula/Der
Barockbildhauer M. W. Jäckel en allemand, en sorabe et en tchèque. Deux films
ont été récemment doublés en sorabe : Die schwarze Burg (à partir du
slovaque) et Tillebille (à partir de l'allemand).
Parmi les autres activités culturelles, il convient de citer
les festivals régionaux de la culture sorabe ainsi que les journées culturelles.
Schadzowanka réunit des intellectuels de Haute et de Basse-Lusace, le Nazymski
Koncert est un festival de concerts d'automne et Ptaci kwas (Vogelhochzeit en
allemand) s'attache à la défense des coutumes sorabes.
La politique culturelle officielle relève de la Stiftung für
das sorbische Volken/Zalozba za Serbski LVD (Fondation pour le peuple sorabe),
organisation commune des autorités fédérales allemandes et des Länder de Saxe et
de Brandebourg qui a son siège à Bautzen. En étroite collaboration avec des
représentants du peuple sorabe, elle s'efforce d'encourager les institutions qui
défendent la culture, l'art et le patrimoine culturel des Sorabes, de réunir de
la documentation, de publier des ouvrages sur la culture, la langue et
l'identité culturelle sorabes et de faire connaître celles-ci au grand public.
La Domowina (fédération des Sorabes et de leurs associations) met notamment sur
pied des manifestations et des activités culturelles avec l'appui des autorités
régionales. Les autres institutions régionales de promotion de la culture sorabe
sont notamment le Sorbisches Nationalensemble Bautzen (Ensemble national sorabe
de Bautzen), le Deutsch-Sorbisches Volkstheater Bautzen (Théâtre populaire
germano-sorabe de Bautzen) et la Haus für sorbische Volkskultur Bautzen (Maison
de la culture populaire sorabe de Bautzen) avec le Sorbisches Folklorezentrum
(Centre du folklore sorabe) et les Sorbische Museen (Musées sorabes) de Bautzen
et de Cottbus. Les pouvoirs publics accordent un large soutien aux activités en
langue sorabe à l'extérieur du territoire.
La Wissenschaftliche Gesellschaft e.V. Macica Serbska (Société
scientifique Macica Serbska), qui a un siège à Bautzen et à Cottbus, a été
fondée en 1847 et a exercé ses activités jusque 1937 avant d'être interdite.
Depuis qu'elle a rouvert ses portes en 1990, elle tente de promouvoir l'étude
scientifique de l'histoire, de la langue et de la culture sorabes et de faire
connaître les Sorabes en Allemagne et à l'étranger. Cette organisation est dotée
d'une commission linguistique sorabe, la Serbska recna komisija, qui s'occupe de
problèmes de terminologie et de normalisation du haut et du bas-sorabe.
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3.6. Le monde des affaires
Aucune connaissance de la langue sorabe n'est requise pour
postuler un emploi dans le secteur privé. Des connaissances actives (parfaite
maîtrise de la langue orale et écrite) ou passives ne sont exigées que pour les
postes à pourvoir dans les écoles et les institutions sorabes.
Le sorabe n'est pas utilisé dans la publicité sur la voie
publique. La radio sorabe ne diffuse pas de publicité. Toutefois, quelques
annonces en sorabe sont insérées dans les quotidiens et les revues sorabes.
Les informations à l'usage du consommateur ne sont jamais
diffusées en sorabe. Le seul produit sorabe connu est la Serbske Kwasne Piwo
(bière de noces sorabe).
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3.7. Usage familial et social de la langue
Presque tous les parents de la région catholique haut-sorabe
communiquent en sorabe avec leurs enfants. Dans la région protestante
haut-sorabe et dans la région du bas-sorabe, seuls les parents appartenant à une
minorité culturelle motivée parlent le sorabe avec leurs enfants. Malgré la
promotion de la langue par l'ancien régime de la RDA, l'emploi de celle-ci a
diminué de 20 à 45 % entre 1955/56 (81 000) et 1987 (env.
60 000). On ne dispose pas encore de données statistiques pour la période
suivant l'unification, mais les experts considèrent que la langue sorabe est en
recul constant.
Selon des estimations officieuses, environ un quart des
sorabophones épousent actuellement des usagers de leur langue. Ce pourcentage
est plus élevé dans la région rurale catholique mentionnée plus haut.
L'usage de la langue diffère peu entre les hommes et les femmes
et le comportement linguistique des parents à l'égard des enfants est
identique.
Aucune connotation sociale particulière n'est attachée à la
langue sorabe.
Les différences d'origine confessionnelle, qui ont joué un rôle
important jusqu'en 1950, se réduisent de plus en plus. Selon les estimations
officieuses d'experts, environ 15 000 des 50 000 Sorabes
catholiques utilisent quotidiennement la langue. Parmi ceux-ci, quelque
70 % sont des pratiquants réguliers. En Haute-Lusace, 60 à 80 % du
clergé (dans la zone centrale 100 %) parle le sorabe, alors que seulement
trois pasteurs protestants savent la parler en Basse-Lusace. C'est la raison
pour laquelle les offices religieux de la Haute-Lusace catholique se déroulent
en sorabe, ce qui est beaucoup plus rare dans les villes ainsi qu'en
Basse-Lusace. La maison d'édition de la Domowina a publié des traductions en
langue sorabe de l'Ancien et du Nouveau Testament (1973) et d'un livre de
prières (1972). La famille a le libre choix de la langue pour les cérémonies
religieuses, le sorabe étant le plus souvent employé dans la région catholique
(cérémonie de mariage sorabe avec repas et costumes catholiques traditionnels,
etc.).
Les sorabophones pensent que leur langue est appelée à se
développer si les pouvoirs officiels continuent à la soutenir. Ils considèrent
la connaissance de la langue sorabe comme relativement utile, ce qui est
également l'avis de la population germanophone. Depuis l'unification de
l'Allemagne, les pays étrangers manifestent plus d'intérêt pour l'apprentissage
du sorabe et pour les informations relatives à la culture et à la langue. La
jeune génération semble elle aussi motivée pour apprendre le sorabe. L'étude de
cette langue est encouragée par les autorités de plusieurs Länder et de pays
situés à l'est de l'Allemagne.
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3.8. Echanges transfrontaliers
Jusqu'à l'unification de l'Allemagne, les échanges
transnationaux étaient pratiquement impossibles pour le groupe linguistique
sorabe ou ne pouvaient se faire que sous la tutelle du Parti. Toutefois, à
partir de 1990, les Sorabes ont établi des contacts étroits avec les minorités
danoise et frisonne d'Allemagne. Dès l'unification, la Domowina a été intégrée
dans le Bureau européen pour les langues moins répandues et l'Union fédéraliste
des communautés ethniques européennes. Depuis quelque temps, les Sorabes tentent
d'instaurer des échanges réguliers avec des pays d'Europe orientale afin de
servir l'objectif politique plus général d'un rapprochement entre l'Allemagne et
l'Europe orientale.
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4.
Conclusion
Au vu des données ci-dessus, le statut légal du sorabe peut
être qualifié de très satisfaisant. En ce qui concerne la vitalité de la langue,
il convient de mentionner tout particulièrement la région rurale catholique de
Haute-Lusace, où 15 000 personnes utilisent activement le sorabe. Dans
toutes les autres régions du territoire sorabophone et bilingue, la position de
la langue ne semble pas aussi solide. Jusqu'à présent, l'Église catholique a
joué un rôle important dans la préservation de la langue. Toutefois, à l'instar
d'autres institutions, elle est soumise depuis l'unification à de nouvelles lois
sur lesquelles on ne peut pas encore se prononcer avec certitude en raison de
l'évolution de la situation en République fédérale.
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