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Пројекат Растко : Пољска : Историја

Konstantin Mihailović d'Ostrovica

Mémoires d'un janissaire
ou
Chronique turque

Texte polonais, traduction serbe et préfacé de Đorđe Živanović

Académie Serbe des Sciences

Spomenik CVII

Classe des sciences sociales

Nouvelle série 9

Accepté à la IV séance de la Section des sciences sociales, le 29 juin 1954

Réacteur: D. Nedeljković, Membre de l'Académie

Secrétaire de la Classe des Sciences sociales

RÉSUMÉ

Konstantin Mihailović d'Ostrovica vivait entre 1435 et 1501. Il écrivit son unique oeuvre, que l'on nomme généralement Mémoires d'un janissair ou Chronique turque, entre 1497 et 1501. L'original de son manuscrit n'est pas conservé, il n'en existe que des copies ultérieures ou des traductions en polonais ou en tchèque. Par conséquent une question d'importance fondamentale s'impose par rapport à cette oeuvre: en quelle langue Konstantin Mihailović l'avait-il écrite. Outre quelques hypothčses, fort peu probables d'ailleurs, suivant lesquelles Konstantin eut pu écrire en langues latine ou grecque, il ne reste en somme que deux langues possibles, le serbe et le polonais. Dans l'abodante littérature sur ce sujet on trouve de différentes affirmations. Ceux qui se sont occupé le plus récemment de cette question sont d'avis que Konstantin Mihailovié écrivait en serbe, ou plutôt en langue slave liturgique et que les textes polonais et tchèques ne sont que des traductions. À cause de cela le nom de Konstantin ne figure pas dans les histoires de la littérature polonaise, puisque les historiens littéraires polonais le considère comme un écrivain serbe. Dans notre littérature, on n'a presque rien écrit sur ce thème et on a généralement adopté l'opinion ancienne que Konstantin avait écrit en polonais et que, par conséquent, il appartient à la littérature polonaise. L'auteur de la préface dans notre présente édition analyse toute la littérature concernant ce sujet, ainsi que toutes les autres questions contentieuses qui ont rapport à cet écrivain et à son oeuvre. A la base des données puisées dans l'œuvre même de Konstamin, l'auteur considère que Mihailović avait écrit son oeuvre en polonais.

Ensuite, il discute aussi la question de l'Ostrovica de Constantin. On a présumé jusqu'ici que c'était soit l'Ostrovica de Rudnik (K. Jireček) ou bien celle de Preševo (J. Los). L'auteur de la préface pense, en fondant son opinion sur la tradition populaire qui se reflčte dans l'œuvre de Konstantin, que le lieu d'origine de notre écrivain ne pouvait être aucune de ces deux Ostrovica, mais que celui-ci doit être recherché quelque part sur le territoire de l'état ancien de Vuk Branković.

Il formule aussi sur l'origine de Konstantin Mihailović quelques nouvelles conclusions. De nouveau, ŕ la base des informations contenues dans l'śuvre même, ainsi qu' à la base de certaines données de la littérature, l'auteur de la préface prétend que Konstantin était un homme de condition modeste, le plus probablement un mineur da Novo Brdo où il demeurait sans ses parents, avec deux de ses frères, à l'époque où il fut fait prisonnier en 1455 par les Turcs qui l'emmenèrent à Constantinople pour en faire bientôt un janissaire.

L'auteur de la préface effleure encore une question litigieuse. Dans la littérature récente sur Konstantin Mihailović on affirme que ce Serbe, aprčs ętre devenu captif des Hongrois en 1463 resta définitivement en Hongrie, parmi les Serbes qui habitaient depuis longtemps déjà les régions méridionales de la Hongrie et qu'il ne mit jamais pied sur le territoire polonais. Cette affirmation seule suffisait à rejetter d'avance toutes les hypothèses antérieures que Konstantin avait écrit son oeuvre en Pologne, pour les Polonais et en langue polonaise, en corroborant en même temps cette autre hypothèse qu'il avait écrit son ouvre en Hongrie et quel' le fut destinée aux Serbes qui y résidaient. L'auteur de la préface démontre de nouveau en se fondant sur les données empruntées à l'œuvre de Konstantin Mihailović, que celui-ci avait quitté la Hongrie peu de temps aprčs sa captivité, qu'il s'en était męme évadé selon toute probabilité, à cause de quoi il dit beaucoup de mal sur les Hongrois et leurs princes, qu'il fut obligé de se réfugier en Pologne où il vécu pendant trente ans environ avant de commencer à écrire son oeuvre. L'œuvre de Konstantin reflète fidèlement les conditions de la Pologne vers la fin du XVe siècle et non pas celles de la Hongrie, lesquelles à cette époque différaient considérablement des conditions polonaises. À deux reprises il s'adresse même au roi de Pologne Olbracht en le suppliant de s'engaget dans la guerre contre les Turcs, ce qui prouve que son oeuvre était écrite en Pologne, qu'elle fut destinée aux Polonais et non pas aux Hongrois ou aux Serbes, et que, par conséquent, elle fut écrite le plus probablement en langue polonaise.

Finalement, l'auteur de la préface démontre qu'en écrivant son oeuvre, Konstantin Mihailović n'avait point de prétentions d'ętre un historien, car son oeuvre n'était pas écrite ŕ la base des documents historiques, mais à la base de la tradition populaire serbe, telle qu'elle était fixée dans un temps et sur territoire déterminés.

L'œuvre de Konstantin Mihailović est imprimée de façon à faire ressortir clairement les différences entre les diverses versions de la Chronique qui ont été conservées jusqu'ici. On fait publier d'abord le manuscrit intégral pro ventant de l'ancienne bibliothèque de la famille noble polonaise de Zamojski, qui se trouve à présent dans la Bibliothèque Nationale de Varsovie (Z). C'est le texte polonais le plus ancien et le plus complet. Parallèlement à ce texte, on a donné de petites variantes des autres textes. À la fin on à publié les fragments ou des parties entières des autres manuscrits qui diffèrent beaucoup de ce texte le plus ancien, car il peuvent représenter les copies des manuscrits meilleurs et plus anciens que celui de Z. Le choix de ces textes est donné d'après l'édition de l'Académie Polonaise des Sciences de Cracovie, publiée en 1912 sous le titre Pamiętniki Janczara czyli Kronika Turecka.

Parallèlement au texte polonais on publie la traduction littérale en langue serbo-croate.