Čedomir M. Lučić
Le métropolite Petar I Petrović
Le métropolite Petar
Ier Petrovic - Njegos (1747 - 1830) est la personnalité la plus
méritante de l'histoire du Monténégro. Les circonstances
au Monténégro avant son ascension au pouvoir étaient
assez complexes. L'oligarchie de tribu (qui gaqna la collectivité
par l'habilité de l'évêque Vasilije et domptée
par la force à l'époque de Scepan le Petit) était
devenue puissante lors des dernières années du gouvernement
de métropolite Sava à un point tel que cela menaça
l'intégrité de tout le Monténégro. Pour éviter
cela, le jeune archimandrite Petar Ier s'impliqua modestement comme assistant
principal de son oncle. Cela est surtout manifeste après la mort
de Sava en 1782 quand à côte de l'évêque malade
Arsenije Plamenac, il accomplit presque toutes les affaires d'État
jusqu'à sa mort le 15 mai 1784.
À la demande des chefs
monténégrins (le 29 juin 1783) et avec l'approbation des
autorités de Vienne, il fut sacré évêque à
Karlovac le 13 octobre 1784.
Il effectua de nombreux voyages
en Russie pour demander son aide mais il ne fut pas comblé. Les
relations entre la Russie et le Monténégro s'étaient
refroidies depuis le rapport Puckov à l'époque du Mitropolije
Vasilije (Voir le texte Le métropolite
Vasilije Petrovic et son époque (1740 - 1766) par Gligor Stanojevic).
Le pacha de Scutari, Mahmut Busatlija, profitant de cette carence en aide,
attaqua et pilla le Monténégro (démolissant les agglomérations,
les églises et même le monastère de Cetinje).
Au retour de Russie, il trouva
un pays ravagé. Mais ses efforts constants et sa volonté
permanente de solutionner les problèmes lui permettent d'améliorer,
en quelques années, la situation. En 1796, l'insurrection des Montagnards
contre les Turcs permet d'agrandir le territoire. On établit un
acte commun sur l'union intitulé "Contrainte". Les Montagnards font
désormais partie du Monténégro. Busatlija profite
de la situation et attaque le Monténégro deux fois dans la
même année.
La première victoire
remportée par l'ennemi est la bataille de Martinici où Busatlija
fut blessé et l'autre à Krusi où il fut tué.
La Réputation du Monténégro comme un pays libre se
repandit dans le monde entier. C'est alors que l'on assiste à la
création des premières institutions d'État en promulguant
en 1798 "Le Code Général du Monténégro et des
Montagnes (Highlands)".
Pendant son autorité,
les envahisseurs s'alternent dans la région du golfe de Kotor et
du littoral de Budva. L'abolition de la Republique de Venise par la France
profite au Monténégro qui annexe ces régions. Les
Monténégrins l'emportent aussi sur les Français, mais,
sur l'insistance des Russes, ils devront les recéder aux Français.
En même temps, l'évêque
s'efforce d'établir la collaboration avec les insurgés en
Serbie. Lorsque les pays de la coalition
européenne vainquent Napoléon, le Monténégro
combat avec succès l'Autriche pour libérer le golfe de Kotor.
A cette époque on promulgue la Déclaration de l'Union et
la Commission Centrale en qualité du gouvernement provisoire.
La Russie insiste encore
une fois auprès de l'évêque qui cède ce territoire
à l'Autriche. Les conflits frontaliers sont insignifiants mais la
situation sur les frontières du Monténégro est assez
calme jusqu'en 1820 lorsque Rovca et Moraca se joignent au territoire. Dans son pays, l'évêque
a des difficultés à cause de la primitivité du peuple
(vendetta, brigandage, pillage et vol, surtout en Herzégovine et
dans le golfe). Il lutte contre les intrigues qui mènent à
la déstabilisation.
Il travaillait constamment
et avec dévouement pour la paix, la reconnaisance et la considération
reciproque entre les États. Les lettres pastorales qu'il écrivait
pour assurer l'entente et l'unité au sein du peuple sont d'abord
des expressions fort méditatives (sourtout éthiques). Sa
poésie et surtout ses chansons épiques étaient pénétrées
de moralité pour instruire le peuple et les écoles. Désirant
préserver la vérité du passé, il a écrit
"L'Histoire du Monténégro". En homme très instruit
(il a fait quatre années d'études à l'Académie
Religieuse en Russie), connaissant sept langues, il a beaucoup contribué
à l'affirmation et à la rééducation morale
du peuple.
Petar Ier communiquait avec
tous les gens importants et civilisés de cette époque et
s'inspirait d'une bibliothèque riche et en plusieurs langues. Il
était le premier à se servir de la langue du peuple dans
la littérature. Dans son testament, il désigna son neveu
Rade Tomov (futur Pierre II Petrovic - Njegos) en tant que successeur.
Il meurt le 18 octobre 1830 et est canonisé en 1835. Ses mérites
dans la fondation de l'identité monténégrine et l'affirmation
de ce peuple sont sans pareil jusqu'à présent.
Cedomir M. Lucic, Le métropolite Petar
I Petrovic, Titograd (Podgorica) 1991. (livre en serbe, résumé en français)
Le texte a été corrigé tant au niveau de l'orthographe
que de la grammaire le 26.11.2000.
На Растку објављено: 2007-09-18
Датум последње измене: 2007-09-18 19:55:00