Milan Jovanović
L’aventure comme impératif!
Žan-Klod Mezijer i Pjer Kristin, „Valerijan, integral 1“ /Jean-Claude Mézières & Pierre Christin, „Valérian et Laureline, 1“/, „Darkwood“ i „Marketprint“, Beograd / Novi Sad, 2014.
Le célèbre dessinateur français, Jean-Claude Mézières, est né le 23 septembre 1938 à Paris. Dès son enfance il est tombé sous influence de son frère ainé qui avait fait ses premiers pas comme dessinateur dès l’âge de 14 ans, dans le magazine OK. Ce magazine était sans aucun doute un bon manuel pour le petit Jean-Claude, car il y pouvait trouver de bandes dessinées des auteurs connus et déjà établis, et du style distinctif, tels que, par exemple, était Albert Uderzo. Les années d'après-guerre en France, représentait un terrain très fertile pour le neuvième art, et le jeune Mézières utilisait ce temps pour se plonger dans les pages de milliers d’œuvres superbes que l'on pouvait trouver dans les magazines, parmi lesquelles régnait Franquin avec Spirou et Fantazio ou Moriss avec son brave Lucky Luke. Cependant, ce qui fait Mézières enchanté de ce monde de dessins avec des ballons, c’est surement l’influence du grand artiste Hergé et ses aventures de Tintin. Fasciné par cette bande dessinée, à l’âge de 14 ans, Mézières n’a pas pu résister à écrire et dessiner une histoire de dizaine de planches mises en couleurs, intitulé Tintin en Californie. On peut voir combien ce pouvoir attrayant d’Hergé était fort pour le garçon imaginatif puisque cet enthousiasme ne l’a jamais quitté. Quelques années plus tard, à l'âge de seize ans, quand il a fait un BD Western de 16 pages, Mézières l’a envoyé à Hergé. Le célèbre auteur ne l'avait pas laissé sans réponse. Il lui a poliment répondu par lettre qui l’encourageait à poursuivre ses travaux.
L'âge de la formation a été marqué par les dessins, qui étaient encore des œuvres d'amateurs, mais lesquels Mézières a réussi à publier de temps en temps. Préférence pour les arts visuels n'est pas apaisée et en 1953 Mézières s'inscrit à l'École des arts appliqués. Ces faits complexes auraient représenté une biographie classique s’il n’y avait ces petits détails qui la font extrêmement intéressant. Dans la même classe de Mézières était Jean Giraud, plus tard connu sous le pseudonyme de Moebius! Mézières et Moebius sont rapidement devenus des amis proches grâce à leurs goûts en commun et leur intérêt mutuel pour BD, et leur amitié qui contribuait souvent à diverses formes de collaboration a duré jusqu'à la fin de la vie Moebius. Un autre ami important que Mézières a rencontré très tôt était Pierre Christin, scénariste avec qui l'auteur a fait beaucoup de choses, et l'une des œuvres les plus importantes est certainement Valérien. L'histoire de Mézières et Christin est presque magique. Deux futurs grands auteurs du neuvième art se sont rencontrés pour la première fois quand ils n’avaient que deux ans, au début de la Seconde Guerre mondiale dans un abri du danger aérien à Paris. Ils se sont rencontrés à nouveau quinze ans plus tard et ainsi ils ont commencé à se voir. Christin a fréquenté une école qui se trouvait à côté du bâtiment de l’Institut des arts appliqués. Au cours de ces années, Mézières a quand même réussi à publier quelques bandes dessinées, mais maintenant dans les grands magazines, et même dans le légendaire Pilote.
Ceux qui aiment lire les faits sur la vie des gens créatifs, peut-être seront d'accord si on distinguait deux sortes d'auteurs. Plus précisément, les deux pôles entre lesquels on pourrait positionner chacun d’eux, plus près de l'un ou de l'autre extrême. Les premiers sont ceux qui ont conduit la vie "ennuyeuse", dans la sécurité de sa maison, mais qui ont réussi à trouver de l'inspiration et de créer, à l’aide de l'imagination débridée, des tels récits qu’on trouve surprenant cette discorde entre la passivité du créateur et de ses œuvres ludiques. Les deuxièmes sont, cependant, ceux qui ont trouvé l’inspiration pour leur travail dans sa propre expérience. Ce sont des gens qui n'avaient pas peur des défis et des aventures et par conséquence sont devenus les plus compétants pour raconter ces histoires. Jean-Claude Mézières est sans doute plus proche de ces autres artistes. Après l'école d'art, il est entré au service militaire où il a passé deux ans et demi en uniforme, prenant sa part dans la guerre d'Algérie. De retour en France, il a travaillé comme illustrateur et graphiste dans le journal et agences de publicité. Mais la place ne pouvait plus le garder. Une autre passion de son enfance était le Western américain. Il y a même les publications où on peut trouver les faits qu’il a essayé d'aller au Mexique, à l’âge de seize ans, avec Jean Giraud, dont la mère y vivait, mais à la fin, ce sont ses parents qui l’ont empêché. Cependant, le désir d'aller de l’autre côté de l’océan ne l’a pas laissé, et durant les années soixante il a enfin réalisé son plan en action. Celui qui lui a aide à obtenir le permis de travail était un autre auteur des BD célèbre - Jijé. Mézières était ami avec son fils, alors l'auteur de Barbe-Rouge, Tanguy et Laverdure et d'innombrables autres bandes dessinées, a su utiliser ses liens et ainsi il a aidé à Mézières pour réaliser ses rêves de jeunesse. Mézières a du travailler dans une usine à Houston, mais ce travail ne l’intéressait pas. Après avoir passé quelques mois à New York, il est allé en autostop vers l'ouest où il errait suivant les routes de la Beat génération. Tout d'abord, la vie le mène à Seattle, puis au Montana et à San Francisco ... jusqu’ à Salt Lake City, où il a de nouveau rencontré son vieil ami, Pierre Christin, qui, à cette époque, a enseigné à l'Université de l'Utah. Mézières s'installe ici brièvement et il dédie son temps au dessin. Il profite de ce temps de repos pour faire des illustrations pour une petite agence de publicité aussi bien que pour un magazine pour jeunes mormons. Tout cela ne dura pas longtemps, parce que Mézières, nourri d’images des films western durant son enfance, n’imagina pas l’Ouest comme l’endroit pour un travail de bureau. Plongé dans ses pensés, il cherchait un défi plus authentique, jusqu'à ce que finalement il a trouvé l’emploi comme un cow-boy dans un ranch. Ce poste de cow-boy était saisonnier, et Mézières resta sans boulot durant l’hiver. Naturellement, cela l’a renvoyé au dessin. Cette fois ci, cependant, ce n'était pas les dessins de publicité, mais il a fait six planches de BD avec Christin. Ils les ont envoyés à Jean Giraud, et celui les a montrés au rédacteur en chef de Pilote, qu’il les a tant aimé qu’il a décidé de les publier. Le nom de ce rédacteur était René Goscinny! S'il existe quelqu'un sur cette planète, à qui ce nom n'est pas connu, n’hésitez pas, mais aussi n’expliquez rien, mais offrez lui certaine d’épisodes immortels d'Astérix, de Lucky Luke, d’Oumpah-Pah, d’Iznougoud ... et soyez fier parce que vous aviez une rare occasion à ouvrir la porte à quelqu’un qui ne connait pas encore cet univers infini.
De retour en France, Mézières est venu travailler à « Pilote », où Goscinney et Jean-Michel Charlier, l’autre rédacteur, lui ont donné la chance pour essayer de travailler sur les séries des bandes dessinées. C'était le début pour Mézières, qui a connu, seulement quelques années plus tard, le plus grand succès de sa carrière. En 1967, Mézières et Christin commencent à publier les deux pages de sa nouvelle bande dessinée dans chaque nouveau numéro de Pilote. Après quinze numéros, ils ont terminé le premier épisode de ce qui va se transformer en série durable. Il s’agit, bien sûr, vous avez bien deviné, de Valérian. Depuis sa première publication, jusqu'en 1985, chaque épisode de Valérian est sorti d'abord dans le magazine Pilote de deux planches par semaine, puis elle sera éditée en album. Il y a presque un demi-siècle depuis sa parution, et Valérian, grâce à ses auteurs, est encore en vie. Le vingt et unième épisode de cette saga futuriste, est apparu en 2010. Le succès qui suivait cette série ne diminuait durant toutes les années, et malgré d'autres travaux dans le domaine de la bande dessinée et le cinéma, Valériane reste opus magnum de Jean-Claude Mézières. Valérian sera certainement présent dans nos prochaines intégrales, et sur les pages de nos préfaces, nous essayerons de vous introduire au monde de ses créateurs. Quant à Mézières, il y tant d’histoires à raconter, car sa bibliographie est tellement vaste et riche. Ce qu’il ne faut pas négliger est son engagement réussi dans le cinéma. Parmi les nombreux films dans lesquels il a joué un rôle important dans la création de décors et de costumes, il y en a deux auxquels il faut faire attention. Le premier est le film de Peter Fleischmann, Un dieu Rebelle, l'adaptation du célèbre roman de science-fiction des frères Strougatski. Le deuxième est Le Cinquième élément, le film qui a obtenu un succès considérable à travers le monde. Dans ce film, Mézières a encore une fois rencontré son vieil ami, Jean Giraud, ou Moebius, et le résultat de leur collaboration est visible dans les solutions de décors originaux, jamais vus jusqu’à sa parution. Le réalisateur, Luc Besson, est un grand fan des BD de Mézières. Au fil du temps, ils sont devenus amis, il n'est donc pas surprenant cette coopération fructueuse.
Durant sa longue carrière, Jean-Claude Mézières est couronné de nombreux prix. Parmi les plus prestigieux est Le Grand Prix de la ville d'Angoulême. C'est la plus haute distinction que l'auteur peut acquérir dans cette ville française. Donc, le plus grand prix dans le plus grand festival d'Europe! Si vous n'avez pas eu la chance de profiter de la maîtrise de Jean-Claude Mézières, on vous envie de découvrir un chef-d'œuvre de la bande dessinée et on vous souhait un agréable voyage à travers cette énorme aventure.
Датум последње измене: 2016-01-06 19:39:01